" Par cet écrit je ne cherche pas à condamner qui que ce soit. C’est simplement mon témoignage personnel, mon cheminement avec Jésus sur ce qui concerne la contraception, sujet trop souvent tabou dans nos assemblées chrétiennes, et très peu éclairé dans nos esprits et nos cœurs.

Je me suis mariée à 21 ans, 3 ans après mon baptême avec un chrétien engagé de 24 ans, lui-même au Seigneur depuis 5 ans à l’époque. Nous désirions de suite avoir des enfants, et cela malgré une situation sociale précaire, puisque mon mari servait le Seigneur à plein temps, en tant « qu’objecteur de conscience », avec une solde « militaire » qui n’assurait que son « gîte ». Moi-même j’avais quitté un emploi bien rémunéré dans un laboratoire, pour des formations dans le service au travers de stages. Suite à notre mariage j’étais retournée travailler en attendant la fin du service de mon mari. Cela nous valu des critiques de la part de nos conducteurs, des sermons au sujet « de la place de la femme au foyer » et du « devoir du mari de subvenir aux besoins de la famille » Nous nous aimions profondément, et repousser le mariage plus longtemps (après un an et demi de fiançailles) pour des raisons purement financières, alors que nous « avions l’age de raison » ne nous semblait pas raisonnable. De plus, la Bible dit bien dans 1Corinthiens chapitre 7 versets 8 et 9 : « A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu`il leur est bon de rester comme moi. Mais s`ils manquent de continence, qu`ils se marient; car il vaut mieux se marier que de brûler. ». Nous avons donc eu la joie d’avoir notre premier enfant un an après, mais les circonstances de l’accouchement ayant été particulièrement difficiles, ma gynécologue me fit bien comprendre que la contraception dans mon cas serait de rigueur. Après ma césarienne, elle voulu donc m’imposer soit la pilule, soit me poser un stérilet. J’étais un peu informée sur ces deux moyens de contraception: l’un était nocif pour la santé (je découvrais plus tard un danger bien plus grand dans la pilule dite « combinée »), l’autre était un moyen d’avorter. Bien sûr, elle défendit son point de vue : pour elle la matière du stérilet empêcherait toute « fécondation », donc elle ne le voyait pas du tout comme un moyen abortif. Et la pilule bien dosée était prescrite depuis des années sans conséquences graves pour la femme. Dans mon esprit, il était clair que le stérilet était une abomination, car d’autres chrétiennes plus mûres, qui, avant leur conversion, avaient accepté ce moyen de contraception par ignorance, témoignaient ouvertement du danger et du péché que cela représentait. J’avais aussi vu le film " silent scream " (" le hurlement silencieux ") sur un avortement filmé en direct, et j’avais pris position dans mon cœur, avant même d’être chrétienne, contre toute forme d’avortement volontaire. Ma gynécologue, fort mécontente de ma « désobéissance » à ses conseils de femme médecin avisée me dit alors :« De toute façon, si vous revenez enceinte avant un an, je vous forcerai à avorter ! » Cette parole à l’air anodin m’a liée pendant des mois ! J’avais si peur de commettre un crime, de me laisser fléchir, de me laisser persuader que ma santé était en danger par cette femme, et surtout peur de commettre un crime devant Dieu, que je ne laissais plus mon mari me toucher pendant des mois. Par cette parole, la peur des hommes, la peur de Dieu, et le rejet du conjoint sont entrés en moi.

Quant au mari, rejeté, vers quoi allait-il se tourner pour se consoler ?

Heureusement, étant soumis à Jésus de tout son cœur, mon mari ne chercha pas de réconfort chez une autre femme plus « gentille », mais il demanda de l’aide à une sœur plus âgée de notre famille. Nous avons alors pu exposer, lui sa souffrance, et moi mes peurs. J’ai réalisé que je m’étais laissée influencer, et notre couple a été restauré. Cela ne faisait que 18 mois que nous étions mariés, et nous nous aimions de tout notre cœur ! Elle nous conseilla une méthode « naturelle » de contraception avec des dates, une méthode de « grand-mère », mais rien qui soit tiré de la Parole de Dieu. Rien n’étant enseigné à ce sujet dans notre assemblée évangélique, où allions-nous trouver les réponses à nos questions ? Chez les médecins, chez les païens ?

Six mois plus tard j’étais enceinte. Nous avons essayé, après la naissance du troisième, plusieurs méthodes qui à nos yeux n’allaient pas contre les Ecritures. Nous avons essayé les préservatifs (que je trouvais répugnant), sans compter le ridicule d’aller les acheter à la pharmacie (-"Bonjour monsieur le pharmacien, donnez-moi un sirop pour la toux, …et ( en chuchotant) une boite de préservatif. – Réponse du pharmacien, à voix tonitruante : « Quelle taille monsieur ? »). Nous avons essayé le comptage des jours, très simple en apparence, lorsqu’on connaît la durée de son cycle ! Nous avons essayé le retrait du mari, mais là vous avions lu dans la Parole de Dieu que cela était mal (Genèse 38 v 8 à 10).

Aucune de ces méthodes n’a fonctionné pour moi.

Mon corps était fatigué, et malgré tout l’amour que nous portions à nos enfants, la joie indéfinissable qu’ils nous procuraient, nous voulions pouvoir « programmer » leurs naissances. Ce souhait était aussi influencé par le regard des autres qui jugeaient que nous avions assez d’enfants, qu’ils étaient trop rapprochés, etc. N’était-ce pas remettre en cause la légitimité de leur venue au monde ?! Ne nous avait-on pas enseigné à avoir beaucoup d’enfants dans le milieu évangélique ? Mais n'était-ce réservé qu'à l’élite, aux familles fortunées et aux femmes en bonne santé ?

Pour mon cinquième enfant, après deux césariennes et une troisième en vue pour sa naissance, mon gynécologue me parla de la stérilisation. Cela consistait à ligaturer mes trompes, et donc « normalement » à empêcher toute fécondation (donc toute « création » ou « vie » d’être humain). Je n’y voyais pas de mal, il ne s’agissait pas de tuer un bébé déjà conçu, mais d’empêcher sa conception. Je me préparai psychologiquement pendant la grossesse à ce qu’elle serait la dernière. Après tout j’étais une maman comblée et les examens révélaient que mon utérus était endommagé. Le médecin craignait même que je n’arrive pas à mener cette grossesse à terme. Cela paraissait sage de l’écouter.

Les examens révélant que j’attendais un garçon, notre seule fille, qui voulait une petite sœur, ne nous parla plus durant trois jours. Elle partit chez sa grand-mère et disait à tout le monde : « Je vais avoir un petit frère, mais c’est pas grave maman va encore me faire une sœur après ! ». Nous étions triste pour elle, car cette grossesse était censée être la dernière, du moins médicalement parlant…

Le jour de l’opération arriva, et le médecin prit mille précautions pour moi et l’enfant. Je l’entendit dire étonné à son collègue : « Regarde-moi cet utérus ! Elle a pourtant eu 5 enfants ! ». Ils étaient surpris, car, contrairement aux résultats des échographies, mon utérus était sain. Dieu m’avait restaurée !

Pendant l’intervention, une hémorragie se produisit, ce qui empêcha le médecin de me stériliser, et même mes jours furent menacés. Il ne m’apprit la nouvelle que deux jours plus tard et me dit : « Je n’ai pas pu vous stériliser, car il fallait faire vite pour vous sauver la vie. Mais ne vous inquiétez pas, vous pouvez encore avoir un enfant, votre utérus est en bon état. Et puis il y a la pilule et le stérilet, nous en reparlerons ».

J’étais furieuse ! Quoi, toutes ces souffrances allaient recommencer un jour ! Car elles augmentaient considérablement après chaque opération. Même porter un enfant devenait de plus en plus douloureux et contraignant :pas le droit de porter quoi que ce soit, pas de travail physique trop pénible, rester couchée, etc.).

Cela produisit en moi beaucoup de colère et d’incompréhension du plan de Dieu dans ma vie. J’enrageais littéralement sur mon lit d’hôpital où d’horribles douleurs me tenaillaient, m’empêchant même de manger.

Finalement, le gynécologue me prescrivit la pilule. Je l’achetai et la déposai sur mon four à la cuisine, bien en vue, car il ne fallait pas oublier de la prendre. Je passais devant la boite chaque jour, j’aurais du prendre un comprimé dès ma rentrée de la clinique, mais je n’y arrivais pas…

Au bout de deux mois, je revis le médecin qui me demanda instamment de suivre sa prescription. Cependant il était étonné de mon état de santé: il ne voyait plus où l’incision avait été faite, alors que pour l’opération précédente, j’avais fait une éventration et reçu des soins plusieurs mois.

De fait, une sœur, connaissant ma faiblesse, m’avait imposé les mains et mon corps une fois de plus avait été restauré !

Je passais et repassais devant cette boite de pilules, et je n’arrivais toujours pas à prendre ce médicament. Finalement, je le jetai à la poubelle, ayant bien pesé les conséquences de mon geste : une prochaine grossesse inévitable, car je n’avais même pas trente ans, et il était donc hors de question pour moi de faire chambre à part pour le reste de ma vie ! Et je savais bien que cela aurait été le seul moyen fiable pour ne plus concevoir. Que deviendrait notre couple? car si la relation physique n’est pas primordiale, elle est tout de même très importante!

Lorsque je fis cela, lorsque je jetai la boite tant regardée, je sentis comme un doigt me pointer sur l’épaule et j’entendis nettement une voix me dire : « Il était temps que tu comprennes que c’est Moi qui décide quand vous avez des enfants ! ».

J’en parlais de suite à mon mari, et comme nous étions dans une période de jeûne, de recherche de Dieu, de son plan pour notre vie, il lui sembla normal que je reçoive des instructions, même si cela était difficile à croire, et encore plus à mettre en pratique ! Dieu avait retenu la main du médecin pour que la ligature des trompes n’ai pas lieu, car Il avait un autre plan pour nous. Notre fille aînée avait bien plus de foi que nous !

Huit mois plus tard, j’attendais un enfant. C’était toujours une joie et une fierté pour moi ! Mais le regard et les paroles des autres devenaient vraiment difficiles à vivre. Nous étions dans une région où avoir plus de deux enfants était démodé, on se moquait de nous, on nous marginalisait. Lorsque les douleurs ont commencé, la peur aussi a recommencé ! J’avais peur de faire une fausse couche, peur de mourir, peur de perdre l’enfant. Une nuit, le travail commença alors que je n’en étais qu’au cinquième mois. Les contractions devenaient de plus en plus fortes et rapprochées. Je n ‘avais aucune confiance dans le corps médical qui me faisait subir des examens toujours plus humiliants. Je restai donc couchée chez moi. Mon mari, un jour, a pris autorité, m’a ointe d’huile comme cela est prescrit dans l’épître de Jacques (nous étions alors « sans église » sans assemblée, sans pasteur) et a prié pour que les contractions cessent. Moi aussi, je posais mes mains sur mon ventre au Nom de Jésus-Christ…cela dura deux jours et le travail cessa. Gloire à Dieu !

Le huitième mois je dus subir la césarienne prévue, et mon médecin d’alors me proposa à nouveau la stérilisation par ligature des trompes sans trop d’explication, et nous fit signer une décharge. Il se mit donc à la tâche, et commença à me poser les clips, après avoir fait sortir ma petite fille. Cela fut horriblement douloureux, je fus saisie d’horreur, je pleurais, j’appelais. L’anesthésiste arriva en courant d’une autre salle, il était désolé, il ne pouvait rien faire pour soulager ma douleur, car le médecin travaillait au-dessus de la zone anesthésiée. Je priais en langue, le médecin me demanda d’être courageuse. C’était la plus effrayante expérience de ma vie ! Je ne pouvais pas y croire, et je décidais que c’était la dernière fois que je mettais ma vie entre les mains des médecins.

Les fameux clips étaient en place, mais je n’avais pas été renseignée sur les conséquences, les effets secondaires, les possibilités de grossesse que cela engendrerait…

Une fois rentrée à la maison, mon état de santé s’est dégradé, j’ai fait une pré occlusion intestinale, je ne pouvais plus ni manger ni aller aux toilettes, et j’étais prise de convulsions avec une fièvre de 40°. Le docteur me dirigea vers les urgences. Je rentrai chez moi préférant finir ma vie au milieu de ceux que j’aimais. Je pensais vraiment que j’allais mourir. Plusieurs membres de ma famille, et des amis insistèrent pour me conduire à l’hôpital. Je refusai, jeûnai, et j'ai demandé à mon mari la prière de la foi avec l’onction d’huile. La fièvre et les convulsions me quittèrent au bout de deux semaines de bataille, après avoir crié à Dieu.

Pourquoi cette maladie, cette épreuve??? Je me sentais coupable d’avoir été stérilisée, même si humainement et médicalement cela semblait raisonnable. Suite à cela, j’avais énormément de culpabilité, et je perdais mes cheveux au point de devoir sortir couverte pour ne pas exposer mon front dégarni (cela se voit encore aujourd’hui malgré la repousse). Une ouverture demeurait au niveau de la cicatrice, et je perdais du sang au moindre effort.

Cette année (en 2006), j’ai découvert que nous pouvions, même les chrétiens, avoir des démons qui vivent en nous et influencent nos actes, nos pensées. J’ai commencé à être délivrée au Nom de Jésus-Christ par le ministère d’un pasteur dont nous avions rejoint l’assemblée de façon surnaturelle, dirigés par le Saint-Esprit (Une amie de ma mère, via le net à plus de mille kilomètres nous avait donné son adresse en nous exhortant à ne pas rester sans communion fraternelle. Elle avait rencontré notre pasteur trois fois et en avait gardé un bon témoignage.). Je lui confiais ma stérilisation, ces conséquences sur ma santé. Pour lui, il y avait « un temps pour tout », « un temps pour avoir des enfants et un temps pour ne plus en avoir ».

Cette explication ne me satisfaisait pas, j’étais travaillée. La nuit je rêvais que deux serpents étaient enroulés autour de mes trompes. Je cherchais sur Internet des informations sur les conséquences de la pose de clips (car mon gynécologue avait été obscur: il comptait m’expliquer tout plus tard, mais je n’y suis jamais retournée). Ce que je trouvais confirmait mes craintes : il peut arriver que, malgré une ligature des trompes, il y ai tout de même fécondation de l’ovule, mais comme le chemin vers l’utérus est obstrué, le fœtus ne peux pas aller s’y fixer et donc la grossesse est extra utérine et l’enfant ne peut pas se développer. Il était aussi précisé qu’il fallait immédiatement consulter son médecin en cas de douleurs aigues du bas ventre, ou pour tout évanouissement. or quelques mois auparavant j’avais perdu connaissance en appelant à l’aide au téléphone, je m'étais sentie très mal, j’avais eu des vertiges, et je m’étais réveillée sur le sol, le combiné à la main entourée de mes enfants. J'avais cru alors que c'était dû à la fatigue.

J’ai ressenti une immense tristesse: avais-je été enceinte sans le savoir et avais-je perdu un enfant, « avorté », sans le savoir ? J’ai été convaincue de péché, j’ai pleuré devant Jésus, lui ai demandé pardon. Quoi, moi enfant de Dieu j’avais peut-être commis cette infamie qu’est l’avortement ??? ne m'étais-je pas finalement laissée piéger par les discours ou les non-dits des médecins ? Que faire maintenant ? J’étais complètement découragée, je n’aurais jamais la force de me faire enlever les"clips" et repasser sur la table d’opération après ce que j’y avais souffert. C’était tout simplement au-dessus de mes forces, physiques et mentales.

Mais penser à ce ou ces enfants hypothétiquement perdus était insupportable !

Mon mari voyant mon désarroi, pria et chassa cette peur, ce dégoût, ce découragement. Nous commencions à nous délivrer l’un l’autre, enseignés au travers du ministère de Michelle d’Astier de la Vigerie et de Pierre Daniel Martin, et une chose merveilleuse se passa alors… Nous étions dans la louange, et je m’étais humiliée, j’avais demandé à Jésus, si c’était possible, de me pardonner. Je vis deux mains ôter les clips de mes trompes. Mes joues s’inondèrent de larmes. J’eus la conviction que la partie de la cicatrice qui ne guérissait toujours pas depuis trois ans cicatrisait à ce moment. Je pleurai de joie !!! Jésus m’avait pardonnée ! Ma délivrance se poursuit…

Si je témoigne aujourd’hui, c’est pour que toi, chère sœur, toi cher frère, vous chers couples chrétiens ou non, afin que vous sachiez que la stérilisation n’est pas un acte sans conséquences physiques et spirituelles. Dans tous les domaines de notre vie, même les plus intimes et terre à terre, sachons écouter Dieu, laissons-nous guider et éclairer par Sa Parole. Non seulement nous lui serons agréables, mais cela nous évitera beaucoup de souffrance et de larmes. Ayons assez de foi pour nous en remettre à Lui, car : « Sans la foi il est impossible de lui être agréable; car il faut que celui qui s`approche de Dieu croie que Dieu existe, et quil est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » Hébreux 11:6

Finalement, comment se comporter, quelle attitude adopter dans le couple, pouvons-nous réguler les naissances par des méthodes « contraceptives » ? Vu les évènements qui nous entourent, qui va nous parler selon la Vérité à ce sujet ? Qui aujourd’hui va prendre le risque de voir ses ouailles déserter son assemblée parce qu’il aura prêché: « Et vous, soyez féconds et multipliez, répandez-vous sur la terre et multipliez sur elle. » Genèse 9:7 Moi-même je cherche encore, car j’ai des fils et des filles à instruire selon la Parole. Qui me parlera selon la Vérité ? La peur du lendemain tient même les Chrétiens : comment payer le loyer, acheter une grande voiture, aller en vacances, financer les études indispensables (pour servir (dans) le monde), si la famille est nombreuse ? N’allons nous pas être rejetés, marginalisés, raillés si nous nous promenons dans les rues à six, sept, huit personnes ?… Nous sommes un signe pour les nations, la lumière du monde, le sel de la terre. Si nous, enfants de Dieu, avec tout ce que cela implique de promesses et de puissance, nous avons peur, en quoi sommes nous différents des païens ? Où sont les docteurs dont nous parlent Les Ecritures, car nous avons soif de connaître la volonté de Dieu sur nos vies !"

H.!!!!