- LA RESTAURATION DES CINQ MINISTERES D'EPHESIENS 4 :11

A) Les apôtres et les prophètes modernes

Certains invoquent des arguments intellectuels complexes pour contester le ministère des apôtres et prophètes modernes, malgré l'enseignement sans équivoque des Ecritures. L'établissement par Dieu des cinq ministères n'était pas un phénomène temporaire du premier siècle, comme le prétendent quelques théologiens.

Il ressort de la doctrine de la cessation que les ministères apostoliques et prophétiques auraient disparus à la mort des premiers apôtres, au 1 er siècle après Jésus-Christ. Or cette thèse n'a pas de fondement biblique ; bien au contraire, le chrétien ne pourrait pas se perfectionner sans ces ministères de fondement, apôtres et prophètes (Ephésiens 2 : 20).

La Bible enseigne que les cinq ministères exerceront leur fonction durablement. Paul déclare que les apôtres, comme les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les docteurs, continueront à œuvrer selon le plan de Dieu jusqu'à ce que les saints soient tous parvenus à l'unité de la foi et à la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ (Ephésiens 4 : 11 - 13). Les termes « jusqu'à ce que » sont importants. L'Eglise n'est manifestement pas encore parvenue à cet état de sainteté et de maturité.

Calvin s'est appuyé sur la liste d'Ephésiens 4:11 pour définir les ministères donnés par Christ à l'Eglise. Mais estimant que les églises étaient partout dûment ordonnées, c'est-à-dire fondées et établies, il décréta que les trois premiers ministères de cette liste avaient disparu et n'avaient plus de raisons d'être. Il n'a donc retenu que les fonctions de pasteur et de docteur comme offices ordinaires de l'Eglise.

Le « cessationisme » , issu du Calvinisme, soutient que les dons spirituels et les ministères d'apôtres et des prophètes ont cessé avec la mort des apôtres de l'Eglise primitive. Ils utilisent un unique passage pour développer leur argumentation : 1 Corinthiens 13 : 8 - 10 qui dit : « L'amour ne périt jamais. Quant aux prophéties, elles seront abolies, et les langues cesseront, et la science sera abolie. Car nous ne connaissons qu'imparfaitement, et nous ne prophétisons qu'imparfaitement ; mais quand ce qui est parfait viendra, alors ce qui est imparfait sera aboli ». Le verset 8 dit que « les langues cesseront » , le verset 10 dit « quand ce qui est parfait viendra ». Le cessationisme y a vu le rassemblement final de tous les livres de la Bible. Or ici, ce qui est « parfait » ne se rapporte pas à la Bible.

Dans le bon contexte, ce qui est « parfait » n'est pas un objet tel que la Bible, c'est plutôt une condition dont tous les croyants feront l'expérience comme résultat de la seconde venue du Seigneur . Les partisans de cette doctrine enseignent que « ce qui est parfait » , dans ce verset, se rapporte à l'achèvement du canon des Saintes Ecritures (le Nouveau Testament), et dont la date remonterait à l'année 397, celle du concile de Carthage. Mais en suivant ce raisonnement, le « parler en langues » n'existe plus non plus (verset 11) et, désormais, pour le chrétien mature, seul l'amour est déterminant.

Cette théorie comporte donc plusieurs conséquences contestables.

Il est évident que la connaissance partielle ne disparaîtra pas avant que nous voyions le Seigneur face à face (verset 12), alors seulement les prophéties prendront fin et les langues cesseront. Si « ce qui est parfait » concernait le canon biblique, la seule étude de la Bible nous permettrait de connaître Dieu autant qu'il nous connaît (verset 12). Certes, les Réformateurs ont permis aux chrétiens de revenir à la Parole qui leur avait été confisquée par la hiérarchie ecclésiastique.

Cette théorie s'écroule en examinant le contexte des versets cités ci-dessus. Paul dit que trois évènements se produiront : les prophéties prendront fin, les langues cesseront et la connaissance disparaîtra.

Depuis le IV ème siècle après Jésus-Christ, certains théologiens et membres du clergé ont enseigné que le « Charismata », la puissance surnaturelle du Saint-Esprit (appelée « dons spirituels » dans 1 Corinthiens 12 : 1) était seulement prévue pour l'âge apostolique. Certains partisans de cette théorie disent que l'âge apostolique a cessé vers l'année 100 après Jésus-Christ avec la mort de l'apôtre Jean, le dernier survivant des douze apôtres de l'Agneau. Selon cette théorie, les signes et les miracles rapportés après cette période n'étaient pas d'origine divine. Cette thèse n'a pas de fondement scripturaire. La Parole dit « De sorte qu'il ne vous manque aucun don, à vous qui attendez la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ » - 1 Corinthiens 1 : 7.

« Et Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de ses péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse a été faite à vous et à vos enfants, et à tous ceux qui sont éloignés, autant que le Seigneur notre Dieu en appellera » -Actes 2 : 38 – 39 .

Les apôtres croyaient que tous les dons ministériels dont parle Ephésiens 4 : 11 et les dons spirituels dont il est question dans 1 Corinthiens 12 et Romains 12 : 3 – 8 demeureraient jusqu'à la seconde venue de Jésus-Christ. Le Seigneur est en train de restaurer son Eglise afin de la préparer à son retour, cette restauration implique une réforme totale et globale.

Il faut restaurer les ministères apostoliques et prophétiques dans l'Eglise de la même manière qu' E lie le prophète a restauré l'autel, image de la croix avec les douze pierres qui représentent les douze tribus d'Israël. Douze est le nombre du fondement. Psaume 11 : 3 dit « Quand les fondements sont renversés, le juste, que fera-t-il ? ».

De nos jours, le fondement de l' E glise est ébranlé, renversé et les hommes se sont écartés de la vision biblique. « Dieu a établi premièrement dans l'Eglise les apôtres, deuxièmement les prophètes, troisièmement les docteurs » -1 Corinthiens 12 : 28.

Les hommes, quant à eux, avec leur vision ont renversé l'ordre (l'autel) en établissant premièrement des pasteurs, ensuite des pasteurs et encore des pasteurs. "Les apôtres, les prophètes et les docteurs n'existent plus" affirment-ils pour se justifier. Ils oublient que « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité » - Hébreux 13 : 8 et que les cinq ministères sont établis pour le perfectionnement des saints - Ephésiens 4 : 11. Donc, tant que l'Eglise sera sur terre, les ministères demeureront. Si nous nous organisons selon nos propres pensées, il n'y aura ni croissance spirituelle pour les enfants de Dieu, ni influence sur la société environnante.

La nation israélite a été bâtie sur douze fondements (Genèse 49) ; Jésus-Christ a bâti l' E glise sur le fondement de douze apôtres (Marc 3 : 13 - 14). Apocalypse 21 : 9 – 21 nous enseigne que l' é pouse de l'Agneau, la Nouvelle Jérusalem, a douze fondements, qui sont les noms des douze apôtres. Douze est le nombre du fondement et celui du ministère apostolique. Le Nouveau Testament mentionne plus de quatre vingt fois le ministère apostolique et une seule fois le ministère pastoral. Pourtant, beaucoup d'églises sont toujours organisées autour d'un seul homme, prêtre ou pasteur, qui exerce son ministère sans se référer au fonctionnement de l'Eglise décrit par la Parole de Dieu. Et le seul verset qui évoque le ministère pastoral, (Ephésiens 4 :11), utilise le pluriel.

Les premiers chrétiens persévéraient dans les enseignements ou doctrines des apôtres. Éphésiens 2 : 20 affirme que nous, l' E glise, sommes « édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ est la pierre angulaire ».

Les apôtres sont des architectes. Dans 1 Corinthiens 3 :10, Paul disait : « j'ai posé le fondement comme un sage architecte » , et dans 1 Corinthiens 3 : 6 : « J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a donné l'accroissement ».

Comprenons bien qu'il ne s'agit pas de mettre la fonction pastorale en cause mais le fonctionnement pyramidal de l'assemblée des saints.

N'oublions pas que les chrétiens sont « le temple du Saint-Esprit » (1 Corinthiens 3 :16, 6 :19). Les enfants de Dieu sont appelés aussi « la maison de Dieu » ( E phésiens 2 : 19, Hébreux 3 : 6, 1 Pierre 2 : 5).

Donc, l'édification des chrétiens signifie leur enseignement afin de devenir l'édifice souhaité par le Seigneur. Les chrétiens ont besoin de bons architectes pour être bien construits. Le fonctionnement apostolique est basé sur la formation, la mission, l'implantation de nouvelles assemblées et la défense de la saine doctrine.

Beaucoup d'églises fonctionnent avec une vision pastorale, c'est-à-dire un prêtre/pasteur qui veut réunir tous les ministères entre ses mains, et contrôler des fidèles privés de toute croissance spirituelle. Très souvent, ces pasteurs refusent qu'un frère soit utilisé davantage qu'eux dans un domaine quelconque. Ils veulent avoir le contrôle de la vie des saints dans « leurs » églises et se prêtent à l'idolâtrie, devenant des dieux auxquels les hommes rendent un culte.

Le fonctionnement apostolique aide les saints à répondre à l'appel du Seigneur et suscite des vocations. Mais le fonctionnement pyramidal ou pastoral tait et étouffe les vocations.

L'apôtre Paul a annoncé : « nous avons été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes. Jésus-Christ étant la pierre angulaire » et « personne ne peut poser un autre fondement que... Jésus-Christ » - Éphésiens 2 : 20 et 1 Corinthiens 3 :11 (v ersion Louis Segond ).

Le fondement de l'Eglise corps du Christ et celui des assemblées locales n'a jamais été et ne sera jamais un homme. « Ce Jésus est la pierre, qui a été rejetée par vous qui bâtissez, qui a été faite la principale pierre de l'angle » - Actes 4 :11.

B) l'exercice des ministères cités par Ephésiens 4 : 11.

1. Les apôtres

La vision apostolique est une vision de fondement, les apôtres posent les fondations pour une Église puissante et influente. Cette vision consiste dans la défense de la saine doctrine, dans la proclamation de l'Évangile pour toutes les nations, dans l'implantation de nouvelles églises locales et dans la formation des disciples. En effet, les croyants de la nouvelle alliance sont tous participants de la nature divine et ont tous reçu le ministère de la réconciliation ainsi que des dons spécifiques selon Romains 12 et Corinthiens 12. C'est pourquoi ils doivent être formés et équipés pour servir le Seigneur .

Éphésiens 2 : 20 s'adresse à nous, les saints, et proclame que nous avons été édifiés, bâtis, construits sur le fondement des apôtres et des prophètes. Les apôtres, qui sont les fondateurs, posent la fondation ; les autres ministères : les docteurs, les évangélistes, les pasteurs et les chrétiens poursuivent l'enseignement de la saine doctrine et ainsi arrosent. Ensuite, Dieu donne l'accroissement. L'apôtre est le ministère de la fondation, conduit par le Seigneur, il doit savoir mettre les choses en place au sein de l'assemblée, comme l'architecte, et il doit donner naissance à d'autres ministères.

Le mot « apôtre » vient du mot grec « apostolos », qui signifie celui qui est envoyé comme « ambassadeur », « pionnier ». Jésus-Christ est le plus grand Apôtre (Hébreux 3 :1) car Il établit l'Eglise.

Pendant son ministère sur terre, Jésus a choisi douze apôtres et il les a préparés pour leur propre ministère, ensuite, il les a envoyés (Matthieu 10 : 16). Ces apôtres n'avaient pas reçu un appel humain, mais divin. Ils sont appelés « les apôtres de l'Agneau ». « La muraille de la ville avait douze fondements, sur lesquels étaient les noms des douze apôtres de l'Agneau » ( Apocalypse 21 : 14). Ils avaient un ministère spécifique, à cause de leur relation spéciale avec Israël « Jésus envoya ces douze-là, et il leur donna ses ordres, en disant : N'allez point vers les gentils, et n'entrez dans aucune ville des Samaritains » - Matthieu 10 : 5. Leur récompense sera d'être assis sur les douze trônes pour juger les tribus d'Israël (Luc 22 : 28 - 30).

Douze est le chiffre du gouvernement divin, de la plénitude apostolique (Genèse 49 : 28 ; Exode 15 : 27 ; 24 : 4 ; 28 : 15 - 21 ; Matthieu 19 : 28 ; Luc 6 :13). La Nouvelle Jérusalem, qui est l'épouse de l'Agneau, a douze fondements, et sur eux figurent les douze noms des douze apôtres de l'Agneau. Elle a douze portes, douze anges sur ces portes, douze noms des douze tribus d'Israël, douze milles stades, cent quarante-quatre coudées (12 x 12), douze perles.

Tous ces chiffres nous montrent que le ministère apostolique est fondamental dans le corps de Christ et que Dieu suscite de vrais apôtres pour le perfectionnement des saints.

Puis d'autres apôtres exercèrent ce ministère à la suite des douze. Judas fut remplacé par Matthias juste avant la Pentecôte (Actes 1 : 26 ; 2 : 14). Plusieurs furent choisis par Christ après son ascension, ayant davantage mission d'instaurer l'Eglise parmi les nations païennes, étrangères au peuple de l'Eternel. Parmi eux, il y eu Paul et Barnabas (Actes 14 : 14), Andronicus et Junias (Romains 16 : 7), Jacques (Galates 1 : 19) etc. (1 Corinthiens 9 : 5 ; 2 Corinthiens 8 : 23).

Un apôtre est un envoyé du Seigneur en quelque sorte un pionnier. Il doit établir des églises, en prendre soin et les aider à grandir dans la foi. On ne peut réellement concevoir l'Eglise comme un corps sans avoir compris quelle est la place de l'apôtre. L'apôtre est un architecte qui pose des fondements solides sur lesquels les autres peuvent bâtir.

Paul disait : « Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement, comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus ; mais que chacun prenne garde comment il bâtit dessus » 1 Corinthiens 3 : 10 et en 1 Corinthiens 3 : 6 : « Paul a planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a donné l'accroissement ».

L'apôtre découvre et encourage les dons spirituels et naturels que Dieu a donné à ses brebis (1 Timothée 4 : 14 et 2 Timothée 1 : 6). Ce ministère de pionnier opère encore aujourd'hui. Dieu est en train de restaurer ce ministère en ces temps de la fin. De vrais apôtres se lèvent dans les nations pour préparer l'Eglise au retour du Seigneur.

« Et Dieu a établi premièrement dans l'Eglise des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs… » - 1 Corinthiens 12 : 28. En grec, le mot « premièrement » est « proton » qui signifie « principal ». Donc le ministère apostolique est un ministère principal ou fondamental dans le Corps de Christ, car l'apôtre est un architecte. C'est lui qui a les plans pour construire correctement selon les instructions de Dieu (1 Corinthiens 3 : 10).

Par conséquent, le mot « premièrement » ne traduit pas du tout une hiérarchie !

Il n'est pas supérieur à ses frères aux yeux de Dieu. En revanche, il doit poser les bases sur lesquelles tous s'appuieront ensuite (1 Corinthiens 3 : 10). Nulle construction ne peut se priver de fondations.

Les apôtres sont des pères spirituels (Galates 4 : 19 ; Jean 15 : 16). La Bible parle de plusieurs personnes qui étaient appelées par Dieu comme des pères et qui ont formé des fils devant continuer la vision.

« Les signes distinctifs de l'apôtre ont été vus à l'oeuvre au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles » - 2 Corinthiens 12 : 12.

L'Eglise a besoin des vrais pères spirituels aimant sincèrement le peuple de Dieu et voulant œuvrer à l'épanouissement des brebis, capables de protéger les âmes contre les attaques des rapaces. Comme un père, l'apôtre doit reconnaître les capacités et le potentiel des fils, les soutenir dans leur croissance. Pour cela, il doit les guider, les aider à se relever en cas d'erreur et les encourager. Il doit aussi accepter les frustrations.

Actuellement, la plupart des églises sont conduites par des hommes qui exercent au sein d'une hiérarchie qui étouffent les chrétiens. Ces personnes contrôlent l'assemblée locale en s'attachant uniquement à leurs ambitions. Elles méconnaissent la vision de Dieu. Leur seul objectif consiste à diriger une assemblée, même sans influence, prisonnière de son bâtiment et assujettie aux contraintes du monde. C'est ainsi que beaucoup de chrétiens sont blessés.

De plus, à cause de ce dysfonctionnement, la fonction pastorale est déformée . Elle sera développée un peu plus loin. Par manque de formation, par ignorance de la Parole de Dieu, par aveuglement ou par refus de se soumettre à l'Esprit de Dieu, certains conducteurs chrétiens considèrent les assemblées comme leurs entreprises. Ils défendent leur gagne-pain, et ils ont peur de perdre le contrôle de leurs assemblées si une autre personne est utilisée par le Seigneur. Ils refusent de former, d'équiper et de libérer de nouveaux ouvriers pour participer à la moisson. Certains procèdent malheureusement comme les pharisiens qui « couraient la mer et la terre pour faire un prosélyte et, quand il l'était devenu, ils en faisaient un fils de la géhenne deux fois pire qu'eux » (Matthieu 23 : 15 v ersion La Colombe Louis Segond révisé ).

En réalité, Dieu demande à ses apôtres d'édifier les chrétiens « C'est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C'est à quoi je travaille, en combattant avec sa force qui agit puissamment en moi » - Colossiens 1 : 28 - 29 (version de Bible Louis Segond).

Les hommes ont pris la place du Seigneur : ils choisissent leur ministère et en font un usage personnel. Ensuite, ils prêchent et enseignent davantage au sujet de leur ministère que de la Parole du Seigneur.

• Les apôtres ont aussi le mandat d'envoyer des missionnaires et de superviser les nouvelles assemblées qu'ils ont implanté (2 Timothée 4 : 11 - 12, Colossiens 4 : 8 - 9, 2 Corinthiens 12 : 18).

La lecture des Actes des apôtres montre que les apôtres fonctionnaient avec une équipe. « Il y avait dans l'église d'Antioche des prophètes et des docteurs » - Actes 13 : 1.

Paul a su reconnaître le ministère de Timothée alors tout jeune homme, mais qui devait l'aider afin que les églises naissantes ne meurent pas. Les apôtres passent une grande partie de leur temps à former les ouvriers, car ils sont appelés à voyager pour implanter de nouvelles églises.

Évidemment, pour qu'il y ait de l'ordre, il fallait qu'il y ait une équipe de dirigeants. Le dirigeant incontesté de l'Eglise primitive était Jésus. Le fonctionnement apostolique de l'Eglise permet aux chrétiens de découvrir les talents que Dieu leur a donnés et de les aider à les faire fructifier.

L'apôtre n'est pas destiné à demeurer éternellement à la tête ou au cœur de l'assemblée qu'il a pris l'initiative de constituer. Il doit comprendre que Dieu l'a établi pour faire un travail de « commencement » c'est-à-dire implanter, former, établir, et savoir partir au temps de Dieu pour implanter une nouvelle oeuvre ailleurs.

Les voyages de l'apôtre Paul sont célèbres. Les assemblées qu'il laissait derrière lui ont pu prospérer car, durant son séjour dans chaque ville, sous la direction du Saint-Esprit il formait des personnes qui allaient ensuite animer, encadrer, nourrir, et diriger ces assemblées (Tite 1 : 5). Ce travail apostolique de Paul n'est pas comparable avec le fonctionnement actuel des assemblées contrôlées par certains pasteurs, qui agissent comme des propriétaires de « leurs églises » et qui prennent d'immenses précautions pour devenir irremplaçables, car ils pensent que, sans eux, l'assemblée s'écroulerait.

La fonction apostolique implique :

• l'évangélisation (Actes 14 : 21),

• la formation ou l'équipement des saints (Actes 2 : 41 - 44 ; 11 : 25 - 26 ;

19 :8 - 10 ; 1 Corinthiens 9 : 2, Galates 4 : 19),

• l'implantation d'églises (1 Corinthiens 3 : 6 - 17)

• le rétablissement de l'ordre de Dieu dans l'Eglise (1 Corinthiens 5 ; 1 Timothée 5 : 19 - 40),

• l'établissement des ministères (Actes 14 : 23),

• la défense de la saine doctrine (1 Timothée 1 : 3 - 11 ; Jude 3 ; Philippiens 1 : 1 - 27 ; 2 Timothée 4 : 7),

• l'envoi des missionnaires : (2 Timothée 4 : 11 - 12, Colossiens 4 : 8 - 9,

2 Corinthiens 12 : 18).

• le soutien des églises jusqu'à la maturité. (Actes 15 : 36 ; 2 Corinthiens 11 : 28). Que Dieu nous envoie des vrais apôtres, l'Eglise en a vraiment besoin.

2. Les prophètes

L'office du ministère prophétique sous la nouvelle alliance n'est pas le même que sous la Loi. Avant la venue de Christ, les Juifs consultaient les prophètes pour connaître leur avenir ou la volonté du Seigneur (1 Samuel 9 : 1 – 27). L'onction n'était répandue que sur certaines personnes dont les prophètes faisaient partie. « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils qu'il a établi héritier de toute chose, par lequel il aussi créé le monde » (Hébreux 1 : 1 – 2).

Sous la dispensation de la grâce, tous les chrétiens sont de potentiels prophètes car ils ont tous reçu le Saint-Esprit (1 Corinthiens 14 : 24). Toutefois, Dieu a oint certains chrétiens en leur accordant le ministère spécifique de prophète (Ephésiens 4 : 11). Les prophètes ont pour mission de transmettre à l'église les messages que Dieu leur a confié.

Ils ne sont pas des voyants que l'on doit consulter pour connaître son avenir personnel ! Lorsqu'ils ont des interrogations quant à la volonté de Dieu pour leur vie, les chrétiens doivent à la fois méditer la Bible et avoir une relation directe avec le Fils. Parfois, les prophètes peuvent être utilisés par le Seigneur pour répondre à des prières personnelles, éclairer ou donner des directives, mais ensuite il ne s'agit pas « d'obéir » aux prophètes : il faut obéir au Saint-Esprit qui met la conviction en vue de prendre éventuellement une décision.

Pour éviter les abus de ceux qui prétendent exercer un ministère prophétique, il faut s'attacher à la mission que leur donne la Parole de Dieu :

• bâtir l'Eglise sur le vrai fondement (Ephésiens 2 : 20),

• consoler (1 Corinthiens 14 : 3),

• édifier,

• exhorter.

Le prophète peut évidemment prêcher la Parole ; le plus souvent, il est capable d'exercer des dons autorisant les paroles de connaissance, les paroles de sagesse, le discernement des esprits ou les visions (1 Corinthiens 12 : 1 -11). Ces dons doivent se manifester dans les églises locales pour l'édification de tous les membres du Corps de Christ. Le Nouveau Testament parle de plusieurs prophètes : Agabus (Actes 11: 27 - 30), Jude et Silas (Actes 15 : 32).

Le ministère prophétique est indispensable pour que l'Eglise soit influente.

Le prophète a pour fonction d'être « les yeux et la bouche du corps ». « Lorsqu'il n'y a point de vision, le peuple est sans frein » - Proverbes 29 : 18 et 1 Corinthiens 12 : 1 - 11. Les prophètes doivent aider l'église à voir et à comprendre les signes des temps.

L'Eglise du premier siècle fonctionnait grâce à une vision prophétique car Dieu a béni les chrétiens de l'onction prophétique. « Si donc toute l'église est assemblée en un même lieu, et que tous parlent des langues, et que des gens du commun peuple, ou des incrédules y entrent, ne diront-ils pas que vous avez perdu le sens ? Mais si tous prophétisent, et qu'il entre un incrédule, ou un ignorant, il est convaincu par tous, il est jugé par tous ; et ainsi les secrets de son cœur sont manifestés, et ainsi se prosternant la face contre terre, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est véritablement au milieu de vous » - 1 Corinthiens 14 : 23 - 25. Combien d'églises ont écarté ou éteint le ministère prophétique ! « N'éteignez point l'Esprit. Ne méprisez point les prophéties. Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon » - 1 Thessaloniciens 5 : 19 - 21.

Le Saint-Esprit n'a pas besoin de supports matériels pour s'exprimer ; il est Esprit et il parle à l'esprit de l'homme. Si Dieu nous demande de dominer sur les poissons de la mer, les animaux et les oiseaux du ciel (Genèse 1 : 28), Il ne va pas, en envoyant son Esprit, nous demander d'imiter leurs cris. C'est incohérent mais attractif pour les morts spirituels qui, dépourvus de l'Esprit de Dieu, ont besoin de se rassurer.

A cause de la négligence du ministère prophétique, le secret des cœurs n'est pas dévoilé dans certaines églises et le péché y évolue tranquillement. Le diable hait ce ministère, trop dangereux pour lui, c'est pourquoi il pousse les hommes à établir des systèmes et des dogmes affirmant que le ministère prophétique a cessé à la mort des apôtres, alors que la Bible nous enseigne que Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et éternellement (Hébreux 13 : 8). Dieu a établi les cinq ministères (d'Éphésiens 4 : 11) pour le perfectionnement des saints. Si certains ministères ont cessé, alors comment les chrétiens seront-ils perfectionnés ? Le Seigneur reviendra chercher « une E glise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible » - Ephésiens 5 : 27.

Comment lutter contre le péché si celui-ci peut être dissimulé ? La vision prophétique apporte la lumière. Les scandales de pasteurs adultères par exemple se découvrent dans les églises où le ministère prophétique et l'exercice de dons spirituels authentiques sont refusés, où le Saint-Esprit est chassé.

De la même manière qu'Elie avait pour ministère de ramener le cœur des Juifs à leur Dieu (1 Rois 17, 18 et 19), Jean le Baptiste devait ramener le cœur de ses compatriotes au Seigneur (Matthieu 3). Le Seigneur suscite des hommes et des femmes ayant l'amour de la vérité pour ramener l'Eglise à la Parole, au cœur du Père (Malachie 4 : 5 - 6).

Nous avons besoin d'une repentance sincère et d'un retour véritable à la Parole de Dieu pour combattre l'apostasie et les fausses doctrines. (1 Timothée 4 : 1, 2 Timothée 4 : 3 - 6). Dieu lève une nouvelle armée d'hommes et de femmes qui aiment la vérité pour parler de sa part.

L'Eglise a besoin de prophètes : d'abord en son sein pour sortir de sa torpeur spirituelle et connaître la gloire de Dieu ; ensuite, pour pouvoir exercer son ministère à l'extérieur. L'Eglise qui fonctionne avec la vision prophétique avertira le monde des dangers qu'il court en vivant dans la débauche. Les prophètes sont des sentinelles.

3. Les docteurs

Le mot grec est « didaskalos », qui signifie « instructeur ». Il est traduit par « docteur et maître ». Il y a une relation étroite entre les dons ministériels du pasteur et ceux de l'instructeur. Ephésiens 4 : 11 : « C'est aussi Lui qui a établi les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, et les autres pasteurs et docteurs ». Il ne serait pas convenable de considérer les mots « pasteur » et « docteur » comme synonymes. Ces ministères ne sont pas identiques et ils doivent être associés pour nourrir les brebis.

Jésus consacrait son temps à enseigner les apôtres, les préparant à répondre à leur vocation. Paul s'est consacré à l'enseignement de la Parole de Dieu, notamment à l'école de Tyrannus pendant deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie Mineure, Juifs et Grecs, entendirent la Parole de Dieu (Actes 19 : 9 - 10).

Les églises ont besoin de docteurs qui conduisent les brebis dans les profondeurs de la Parole de Dieu, car la foi vient de ce que l'on entend, et ce que l'on entend vient de la Parole de Dieu (Romains 10 : 17). La Bible dit « Quel est donc le serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable » - Matthieu 24 : 45.

Les églises d'Antioche avaient plusieurs docteurs, comme le décrit Actes 13. Les docteurs ont la capacité d'enseigner les vérités bibliques afin que chacun les comprenne.

Chaque chrétien doit comprendre la Parole de Dieu pour pouvoir la pratiquer chaque jour. Il évitera ainsi d'être détourné de la saine doctrine et il doit vérifier dans sa Bible l'enseignement qui lui est donné comme le faisaient les Juifs de Bérée. De surcroît, le chrétien pourra ainsi avec assurance diffuser la Parole de Dieu autour de lui, par son témoignage et par sa connaissance personnelle de la Parole. Chaque chrétien, quel que soit son niveau d'études ou sa position, doit pouvoir exhorter, encourager, évangéliser au sein de sa famille ou auprès d'un large entourage, en se fondant sur la Bible.

Le Saint-Esprit nous aide à comprendre la Parole ; la plupart des Apôtres étaient des gens sans instruction mais ils ont bouleversé le monde.

4. Les évangélistes

Le mot grec est « euggelistes » qui signifie « un messager porteur de bonnes nouvelles », « prédicateur de bonnes nouvelles ».

Il y a une fausse idée dans les milieux chrétiens concernant le ministère des évangélistes. Beaucoup pensent, à cause de la pratique des responsables de leurs assemblées ou à cause de leurs habitudes culturelles, que les évangélistes sont les petits frères des pasteurs, puisque nous avons vu que parfois les ministères se transmettent au sein des familles par la volonté de l'homme plutôt que celle de Dieu. D'autre part, le ministère de l'évangéliste est compris comme limité à la recherche des âmes « du dehors » pour les amener à l'église, au sens du bâtiment.

La Bible nous enseigne tout à fait autre chose concernant les évangélistes.

L'apôtre Paul dans Ephésiens 4 : 11 – 12 nous enseigne que l'évangéliste est établi, comme les autres ministères, pour le perfectionnement des saints.

Donc, lorsqu'il indique que Jésus a établi les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du Corps du Christ, il destine les évangélistes à œuvrer à l'intérieur de l'assemblée, puis dehors. Tous les chrétiens sont pêcheurs d'âmes ; tous sont ouvriers car la moisson est grande. Cette tâche n'est pas réservée uniquement aux évangélistes.

La Bible est claire, les évangélistes sont établis d'abord pour les chrétiens , et ensuite pour aller chercher les perdus .

L'évangélisation est la mission que Christ a confiée à tous les chrétiens (1 Pierre 2 : 9) et non seulement aux évangélistes qui, eux, sont établis pour communiquer le feu de l'évangélisation aux saints et bien sûr annoncer la Bonne Nouvelle aux païens. Nous voyons un très bon exemple du ministère de l'évangéliste dans la personne de Philippe (Actes 8 :5 - 40).

Philippe est descendu dans la Samarie et il prêchait le Christ, plusieurs Samaritains ont cru et des signes et des prodiges confirmaient la Parole qu'il prêchait, il les baptisait dans l'eau, mais ensuite, il remettait ces nouveaux convertis aux soins des apôtres Pierre et Jean. Aujourd'hui, beaucoup d'évangélistes détruisent leurs ministères parce qu'ils en oublient la vraie nature. Forts de leurs propres moyens, ils veulent ensuite créer leur propre église. Or chacun doit connaître ses limites et son appel. L'Eglise est édifiée sur le fondement des apôtres et des prophètes (Ephésiens 2 : 20). Dans chaque situation, le livre des Actes nous apprend que, lorsqu'une œuvre démarrait quelque part, les apôtres et les prophètes venaient rapidement pour établir des fondements. Ceci permettait à la nouvelle église de devenir une église solide (Actes 11 : 19 - 27).

5. Les pasteurs

Le mot grec est « poïmen »  » qui signifie « berger ». Le pasteur est un berger qui prend soin et qui nourrit le troupeau. La différence principale entre l'ancien et le pasteur est que le ministère de l'ancien est un office local, tandis que le don ministériel du pasteur est donné à tout le Corps du Christ. Les pasteurs voyagent d'église en église, alors que les anciens sont ordinairement associés à une seule église locale.

Le ministère le plus connu dans les églises issues de la Réforme est celui du pasteur. Or, ce terme n'apparaît qu'une fois dans le Nouveau Testament (Ephésiens 4 : 11) tandis que le ministère apostolique apparaît plus de quatre-vingts fois !!! Pourtant la plupart des églises fonctionnent avec la vision pastorale. Il semble que tous les serviteurs de Dieu aspirent à cette fonction et passent les échelons pour y parvenir : diacre, ancien, évangéliste et enfin pasteur, comme si cette fonction était synonyme de rente ou de promotion.

Actuellement, au sein des églises endormies, qui soigne les brebis ? On dit des chrétiens « qu'ils constituent la seule armée qui achève ses blessés ». Le ministère dévolu au pasteur est fondamental pour une église influente car il « garantit » une bonne santé spirituelle des brebis, un soutien réel dans les difficultés quotidiennes.

Le pasteur devrait être « le soigneur de l'équipe ».

Dans la Bible, un pasteur a pour mission essentielle de soulager les fidèles, de les « soigner » dans tous les sens du terme et il ne peut pas l'accomplir sans l'aide d'autres ministères. Tout simplement parce qu'il est humainement impossible de faire face à un tel travail tout seul !

Il y a plusieurs sortes de brebis d'après (Ezéchiel 34 : 4), les faibles, les malades, les blessées, les égarées et les perdues : « Les bergers ne devraient-ils pas faire paître les brebis ? Vous n'avez pas fortifié celles qui étaient faibles , soigné celles qui étaient malades , pansé celles qui étaient blessées ; vous n'avez pas ramené celles qui s'égaraient , cherché celles qui étaient perdues ; mais vous les avez dominées avec force et avec rigueur » .

Le ministère pastoral est l'un des cinq ministères d'Ephésiens 4 : 11 donnés par Dieu à son Eglise. Le pasteur doit soigner les brebis du Seigneur en profondeur, les écouter, les aimer, les faire paître, les panser, les fortifier, les ramener dans le bon chemin. Votre pasteur vous soigne t-il ? Ou bien comme le dit Ezéchiel 34, êtes-vous livrés au pillage, errez-vous faute de bon berger, êtes-vous tondus sans cesse ?

Malheureusement, beaucoup de ceux qui se disent pasteurs tondent les brebis, les pillent, les blessent, les abusent dans tous les sens du terme.

Dieu me disait dans une vision que beaucoup de dirigeants, après avoir gagné les âmes, les amènent devant son trône pour les lui présenter. Mais au lieu de les Lui donner véritablement, de les placer devant son trône, ils les considèrent comme leur victoire personnelle. Ils agissent comme si ces âmes leur appartenaient, comme s'ils étaient morts à la croix pour elles !

Par conséquent, par intérêt personnel, ils les gardent captives et ignorantes. Ezéchiel 34 est très clair sur le sort de ces bergers. « Parce que mes brebis sont livrées au pillage, parce que (...) mes pasteurs n'ont pris nul souci de mes brebis, mais se paissaient eux-mêmes au lieu de faire paître mes brebis ; (...) je redemanderai mes brebis de leurs mains ; je ne les laisserai plus paître mes brebis, et ils ne se paîtront plus eux-mêmes ; mais je délivrerai mes brebis de leur bouche, afin qu'elles ne leur servent plus de pâture...... et elles ne seront plus une proie pour eux (...) et elles reconnaîtront que Je suis l'Eternel quand Je briserai les liens de leurs jougs et que Je les délivrerai de la main de ceux qui les asservissent. » Ezéchiel 34 : 8 - 10 – Version Ostervald ; et 34 : 27 (Version Louis Segond Révisé la Colombe).

Le ministère pastoral doit être remis à sa place dans l'Eglise afin que les saints bénéficient des soins qui vont les aider à grandir, à devenir matures et à rentrer eux aussi dans l'appel que le Seigneur leur a réservé. Le pasteur selon la Bible n'est pas le médiateur entre Dieu et le peuple. Le seul médiateur entre Dieu et les hommes, c'est Jésus-Christ.

Nous rappelons que dans la Bible (Ephésiens 4 : 11) le terme « pasteurs » est utilisé au pluriel.

Dans de nombreux cas, non seulement les pasteurs refusent d'exercer en équipe, beaucoup préfèrent « consacrer » leurs épouses pasteurs afin de bien contrôler l'église.

A la naissance d'une église, celle-ci doit être dirigée par l'Esprit qui utilisera diverses personnes sans que celles-ci aient besoin d'un titre; elles vont s'encourager mutuellement et persévérer dans l'enseignement des apôtres (Actes 2 : 40 - 44). Dès que l'église aura grandi, il faudra impérativement établir les anciens ou une équipe de ministères selon le modèle biblique (Tite 1 : 5). Dieu peut appeler un couple dans un ministère comme Aquilas et Priscille (Actes 18 : 24 - 28), mais la direction d'une assemblée locale est entre les mains des anciens ou d'une équipe de ministères en étroite collaboration avec l'assemblée. Si quelqu'un est appelé à implanter une église, selon la Bible, cette personne doit exercer un ministère apostolique complet incluant la formation de ses successeurs amenés à le remplacer. S'il n'a pas cette capacité, alors qu'il recherche le soutien de véritables ministères apostoliques, Philippe l'a fait (Actes 8 : 1 - 25).

La confusion actuelle au sein de l'Eglise est dramatique : par aveuglement, certains serviteurs n'occupent pas les places que Dieu leur avait préparées, ils s'accrochent à leurs postes et refusent d'établir un collège d'anciens pour prendre la relève de la direction de « leur » assemblée. Régnant comme des rois, ils s'accaparent les églises qu'ils ont bâties sans paître réellement les brebis. A cause de cette confusion, trop de chrétiens restent des bébés spirituels toute leur vie, et hélas, la mort spirituelle s'installe.

Dans l'opinion courante, le pasteur est un professionnel de la religion qui, après avoir fait des études de théologie, a été consacré au « saint ministère ». Il a généralement seul la charge de son troupeau et joue dans l 'é glise le rôle à la fois du prêtre, du « pater familias » et du chef d'entreprise. La venue de Jésus-Christ a mis fin à la distinction séculaire entre prêtres et laïcs. Ce clivage avait sa place dans l'Ancienne Alliance mais pas depuis la dispensation de la grâce.

Le catholicisme romain a perpétré cette séparation jusqu'à ce jour, connue sous le terme de « cléricalisme ». Aucun passage de la Bible ne permet de dire que la direction d'une assemblée doit être assumée par une seule personne quel que soit le titre qu'elle se donne. Nous avons vu dans l'exposé des différents modes de gouvernement des églises que l'église catholique romaine a introduit : ce fonctionnement monarchique épiscopal qui n'a pas été supprimé dans les églises issues de réformes.

Les églises apostoliques étaient dirigées par des équipes de ministères travaillant au milieu du peuple et avec le peuple. Le pasteur aujourd'hui est devenu le « fondement » de beaucoup d'églises, et dans ce cas, le pasteur protestant ou évangélique n'est rien d'autre que le prêtre catholique rafistolé. En effet, il remplit pratiquement le même rôle que ce dernier, cumulant dans sa journée la prédication, le soutien moral de toutes les familles de l'assemblée, la sainte Cène, les baptêmes, les visites aux malades, veuves et orphelins, le suivi des âmes, les cures d'âmes, la célébration des mariages, l'administration de l'église et la gestion des fonds.

Devenant la tête et le socle de l'église, la fonction du pasteur est dénaturée et de toute façon il faillit à sa mission de soigneur. D'abord parce que, par tradition, il est omniprésent et exerce un pouvoir si écrasant qu'il étouffe le sacerdoce des croyants ; ensuite, parce qu'il a toutes les chances de subir surmenage et dépression.

Cette déviance a été rendue possible par la séparation entre les laïcs et le clergé, même dans les assemblées évangéliques.

Il faut réformer l'exercice déplorable de ce ministère puisque certains pasteurs croient pouvoir contrôler et monopoliser tous les ministères à la fois, ils ne peuvent donc pas soigner les brebis comme Dieu l'exige.

Un exemple caractéristique d'une situation dans laquelle le pasteur s'implique à tort et au détriment des brebis, est celui du mariage qui appelle quelques développements.

La pratique implantée dans les églises protestantes et évangéliques relative au mariage doit être dénoncée :

• existence d'une cérémonie particulière considérée comme un sacrement par les chrétiens car ils pensent qu'ils ne sont pas mariés s'il n'y a pas cette cérémonie célébrée par le pasteur

• prédominance de l'accord du pasteur sur l'accord de la famille

Ceci correspond à une triste réalité qui doit être modifiée dans le cadre de la réforme des ministères bibliques et du fonctionnement de l'Eglise.

Inutile de revenir sur le fait que dans la confession protestante, le mariage n'est pas un « sacrement », mais une affaire strictement privée entre deux personnes responsables.

Dans la Bible, nous ne voyons aucun pasteur, ni apôtre bénir un mariage. Ce sont les parents qui marient leurs enfants et non les pasteurs comme nous le voyons dans beaucoup d'églises actuellement. « Si quelqu'un estime déshonorant pour sa (fille) vierge de dépasser l'âge nubile et qu'il doive en être ainsi, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne pêche pas ; qu'on se marie. Mais celui qui tient ferme en lui-même, sans contraintes et avec l'exercice de sa propre volonté, et qui a décidé en son cœur de garder sa (fille) vierge, celui-là fait bien. Ainsi, celui qui donne sa (fille) vierge en mariage fait bien, celui qui ne la donne pas, fait mieux. »- 1 Corinthiens 7 :36-38

Toutefois, on observe dans certaines assemblées où le pasteur a accaparé tous les rôles, qu'il incite ou décourage le mariage, allant jusqu'à proposer des partenaires à coup de fausses prophéties par exemple. L'échec est assuré.

De nombreux passages de la Bible montrent que le mariage entre un homme et une femme est avant tout une fête de famille dont les époux sont le centre; (Genèse 21 : 21,24 ; Genèse 29 : 21-22 ; Deutéronome 22 : 16 ; Juges 14 : 1-10 ; Jérémie 16 : 8 - 9 ; Jean 2 : 1 - 10 ; 1 Corinthiens 7).

Il faut une vision réaliste du mariage. Un bon mariage apporte beaucoup de bonheur, il comporte également des difficultés à surmonter ensemble. En priorité, les époux doivent éprouver un amour véritable l'un pour l'autre, la maturité se manifestant par le sens des responsabilités et la stabilité émotionnelle. En effet, selon la Bible, le mariage a trois buts essentiels :

• La continuation de la race humaine (Genèse 1 : 27 - 28)

• La collaboration nécessaire à l'homme qui est un être social (Genèse 2 :18)

• L'unité des conjoints (1 Corinthiens 11 :12).

Le mariage d'un chrétien se fait dans le respect des règles qui doivent régir toute sa vie :

• La soumission au Seigneur

• La maturité spirituelle

• La maturité personnelle de chaque époux justifiant une période de fiançailles suffisante pour préparer les futurs époux à la perspective d'une union définitive (Matthieu 19 :3 - 8)

• La recherche de l'approbation et de la paix avec les deux familles

• Le choix d'un conjoint permettant d'exercer le ministère universel du chrétien, comme nous le commande le Seigneur (1 Corinthiens 7 :39 ; 2 Corinthiens 6 : 14 - 16)

• La recherche de conseils auprès des frères et sœurs en Christ qui ont de l'expérience et un bon témoignage dans le mariage (Tite 2 : 1- 5)

• Le respect des autorités civiles : le mariage coutumier, encore appelé « dot », dans certaines cultures ne suffit pas, il faut une cérémonie civile validant l'union selon les règles du pays où l'on vit (Romains 13:1-6)

• La monogamie : l'idéal prescrit par les Ecritures (Genèse 2 : 18 - 24 ; Matthieu 19 : 5 ; 1 Corinthiens 6 :16).

Le mariage en soi est une bénédiction. Il n'est pas indispensable d'organiser d'immenses festivités pour que ce soit une fête associant l'assemblée. Il est sage de savoir limiter les dépenses. Une prédication peut être apportée si les époux le souhaitent.

De même, nous savons que le baptême d'un nouveau-né n'est pas biblique. Et pas davantage la présentation des bébés à l'assemblée pour que le pasteur fasse une prière de « protection ». Cette habitude est tirée de la présentation de Jésus (Luc 2 : 21 - 24) mais évidemment, il s'agissait de la liturgie hébraïque (Lévitique 12 : 1 -8). Le Nouveau Testament ne fait pas obligation de présenter les enfants au Seigneur par l'intermédiaire du pasteur, « l'homme-orchestre ».

« Quand le huitième jour fut accompli, il fut circoncis et fut appelé Jésus, du nom indiqué par l'ange avant sa conception.

Et, quand les jours de leur purification furent accomplis selon la loi de Moïse, on l'amena à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur.

Et pour offrir en sacrifice une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme c'est prescrit dans la loi du Seigneur .» (Luc 2:21-24).

Jésus à été présenté au Seigneur dans le temple quarante jours après sa naissance comme la loi l'exigeait.

« L'Éternel parla à Moïse et dit : Parle aux Israélites, dis leur : lorsqu'une femme deviendra enceinte, et qu'elle enfantera un garçon, elle sera impure pendant sept jours ; elle sera impure comme au temps de son indisposition menstruelle. Le huitième jour, l'enfant sera circoncis. (Elle restera) encore trente-trois jours à se purifier de son sang ; elle ne touchera rien de consacré et n'ira pas au sanctuaire, jusqu'à ce que les jours de sa purification soient accomplis. Si elle enfante une fille, elle sera impure pendant deux semaines, comme au temps de son indisposition menstruelle; elle restera soixante-six jours à se purifier de son sang.

Lorsque les jours de sa purification seront accomplis, pour un fils ou pour une fille, elle apportera au sacrificateur à l'entrée de la tente de la Rencontre, un agneau d'un an pour l'holocauste, et un jeune pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché. Le sacrificateur les présentera devant l'Éternel et fera pour elle l'expiation ; elle sera purifiée du flux de son sang. Telle est la loi pour la femme qui enfante un garçon ou une fille. Si elle n'a pas en main de quoi se procurer un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un pour l'holocauste, l'autre en sacrifice pour le péché. Le sacrificateur fera pour elle l'expiation, et elle sera pure.» - Lévitique 12:1-8.

Joseph et Marie, en amenant Jésus au temple pour être présenté au Seigneur, avaient appliqué la loi de Moise. A cette époque, selon la Loi, le culte s'exerçait essentiellement dans le Temple et les sacrificateurs étaient les intermédiaires entre Dieu et le peuple.

Aujourd'hui, cette pratique n'est plus en vigueur car nous sommes sous la grâce.

Nous tenons particulièrement à insister sur le fait que les personnes qui, non seulement obligent les fidèles à s'y soumettre et qui de plus exigent le paiement d'une offrande particulière pour cela, agissent en violation de la Parole de Dieu.

Certains pasteurs trouvent là une occasion supplémentaire de tondre les brebis et utilisent la Parole, indiquant que Marie et Joseph avaient offert deux tourterelles et ils fixent ‘leur prix' pour une prière !

La Bible ne mentionne nulle part la nécessité de présenter un enfant au Seigneur dans un bâtiment par un pasteur. Sous la Nouvelle Alliance, tous les enfants de Dieu sont sacrificateurs, les parents chrétiens sont capables de consacrer simplement leurs enfants à Dieu chez eux dès la naissance. Si l'assemblée chrétienne fonctionne bien, il est normal que le couple éprouve le souhait de présenter leur enfant aux frères et sœurs. Toutefois, le pasteur n'a pas la mission de présenter les bébés au Seigneur comme le faisaient les sacrificateurs sous la Loi. Jésus-Christ avait prié pour les enfants afin de les bénir. Nous avons donc la responsabilité, en qualité de parents chrétiens, de bénir nos enfants, et pas seulement le jour de leur naissance !

Les méfaits des pasteurs qui agissent au mépris de la Parole révoltent beaucoup de chrétiens, partout dans le monde. Ainsi , un frère , Franck A. Viola, a fait une étude très poussée de la question dans un ouvrage intitulé «Le christianisme paganisé». Il y expose une statistique faite aux Etats-Unis sur les pasteurs et nous en citons ici quelques extraits :

« Le pasteur moderne non seulement endommage le peuple de Dieu, mais il s'endommage lui-même. L'office pastoral a l'habitude de gaspiller tout ce qui lui tombe entre les mains. La dépression, l'épuisement, le stress, et la dépression émotive sont terriblement élevés parmi les pasteurs. À l'heure où l'on parle, il y a plus de 500.000 pasteurs servant aux seins des églises aux États-Unis.

De ce nombre, considérez les statistiques suivantes qui mettent à nu le danger mortel de l'office pastoral :

94% ressentent la pression d'avoir une famille idéale.

90% travaillent plus de 46 heures par semaine.

81% ont du temps insuffisant avec leurs conjoints.

80% croient que le ministère pastoral affecte leur famille négativement.

70% n'ont personne qu'ils considèrent comme ami intime.

70% ont l'estime de soi inférieure à celle qu'ils avaient quand ils ont débuté le ministère.

50% se sentent incapables de satisfaire les impératifs de leur travail.

80% sont découragés ou sont en traitement pour dépression.

40% souffrent d'épuisement à cause du rythme de leur programme et des objectifs irréalisables.

33% considèrent le ministère pastoral comme un risque grave pour la famille.

33% ont sérieusement songé à démissionner dans l'année.

40% des démissions pastorales sont dues à l'épuisement.

La plupart des pasteurs jonglent avec seize tâches principales à accomplir en même temps et la plupart s'effondrent sous la pression. Pour cette raison, 1 600 ministres dans toutes les dénominations à travers les États-Unis sont remerciés ou forcés de démissionner chaque mois. Au cours des vingt dernières années, la durée moyenne d'un pastorat a diminué de sept ans à seulement deux ans !».

En conclusion, là encore, le pasteur ne doit pas être le personnage principal dans la vie de ses fidèles !

Il faut que l'Eglise rompe avec les traditions et les coutumes glanées au fil du temps car elles corrompent les enseignements laissés par le Seigneur.

6. Les anciens

« Ils firent nommer pour eux des anciens dans chaque Eglise, et après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru . » (Actes 14 : 23).

Dans ce passage, le terme « ancien » vient du grec « presbyteros ». « Le plus vieux, une personne avancée en âge ou aînée » ou « s elon un rang ou une position ».

« Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au sein duquel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour faire paître l'Eglise de Dieu qu'il s'est acquise par son propre sang. » (Actes 20 : 28).

Le terme «évêque » dans ce verset vient du grec « episkopos ». Ce mot fait allusion à l'office de « supervision, dans le but de veiller et d'inspecter ». Il s'agit d'une simple fonction ; l'évêque n'est qu'un des ministères du gouvernement de l' é glise : un gardien, un protecteur, un surveillant, travaillant parmi le peuple.

Le mot grec « presbyteros » est traduit en français par le mot « prêtre » auquel on a donné une signification qu'il ne comporte pas, puisqu'on nous représente le prêtre comme un intermédiaire entre Dieu et l'homme, tandis que « l'ancien » ne prétendait évidemment pas à cette mission dévolue exclusivement à Jésus-Christ.

Appelés à leur charge par le libre choix des fidèles, les anciens sont élus naturellement parmi les mieux qualifiés des fidèles mais ils ne doivent pas les dominer.

Leur rôle consiste à diriger (1 Timothée 3 : 4 - 5 ; 5 : 17), enseigner (1 Timothée 5 : 17), veiller sur l'ensemble de la vérité révélée pour la garder de toute erreur (Tite 1 : 9), veiller sur l'église comme un berger veille sur son troupeau (Actes 20 : 28, Hébreux 13 : 17, 1 Pierre 5 : 2), paître et nourrir le troupeau (1 Pierre 5 : 1 - 4).

Par conséquent, celui qui occupe cette charge doit être « irréprochable, mari d'une seule femme » selon Tite 1 : 6 - 9 et 1 Timothée 3 : 1 – 7.

Ceci signifie simplement que la polygamie est interdite. Certains considèrent qu'un ancien doit donc obligatoirement être marié puisque la Parole dit « mari d'une seule femme ». Il y a une différence entre « mari » et « être marié ». L'accent est mis sur la fidélité et la monogamie. Dans la version de la Bible « Parole de vie » il est dit : « Il doit s'être marié une seule fois » car la polygamie était d'usage dans cette région à cette époque de l'implantation des premières églises. Un célibataire peut donc bien exercer la fonction d'ancien, qui doit par ailleurs être vertueux, selon les critères précis énoncés par (Tite 1 : 6 - 9 et 1 Timothée 3 : 1 – 7).

Selon Actes 14 : 23, les anciens furent « désignés » dans les églises par les apôtres, et dans Actes 15 : 6, nous voyons que les anciens travaillaient avec les apôtres. Le mot « désignèrent » en grec « cheirotoneo » signifie « voter en élevant la main » ou encore « nommer » ou « désigner par vote quelqu'un qui doit avoir la charge d'une fonction ou d'un service ». Toute l'assemblée participait à la désignation des anciens contrairement à ce qui se fait aujourd'hui. Dans la majorité des églises, les anciens sont imposés au peuple par les leaders pour asseoir leur domination car la vision pyramidale autorise ce fonctionnement. La plupart des églises du premier siècle étaient dirigées par les anciens établis par les apôtres en accord avec les saints. Dans Actes 11 : 30, puis au chapitre 20, versets 17 à 31, Paul s'adresse aux anciens de l'église d'Ephèse en leur demandant de prendre soin des brebis du Seigneur.

Dans 1 Pierre 5 : 1 – 5, Pierre parle aux anciens qui paissaient le troupeau du Seigneur. Les anciens prenaient soin du troupeau et s'en occupaient tous les jours. Ils surveillaient, gardaient, dirigeaient, prenaient soin et veillaient sur les brebis. Nous voyons dans 1 Timothée 5 :17, 1 Pierre 5 :1 - 3, Tite 1 : 5, que les anciens étaient établis par les apôtres pour paître le troupeau, exhorter selon la saine doctrine. Les anciens étaient les garants de la saine doctrine.

Dans sa première lettre à Timothée, l'apôtre Paul dit : « Que les anciens qui gouvernent bien soient jugés dignes d'un double honneur, principalement ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement. Ne reçois aucune accusation contre un ancien, si ce n'est sur la déposition de deux ou trois témoins. Reprends, devant tous, ceux qui pèchent, afin que les autres aussi en aient de la crainte » 1 Timothée 5 : 17 – 20.

On peut comprendre que le terme « ancien », « presbyteros » en grec, signifie littéralement « vieillard ». En raison de leur expérience avec le Seigneur et de leur maturité spirituelle, ils peuvent encadrer et conseiller les plus jeunes en âge ou dans la foi (1 Pierre 5 : 5).

Ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement sont aussi des anciens. Pierre et Jean par exemple se définissaient et se considéraient comme des anciens « presbyteros : vieillard » (1 Pierre 5 : 1 - 5 et 2 Jean 1 : 1 et 3 Jean 1 : 1). Les anciens exercent un des cinq ministres (Ephésiens 4 : 11) et participent à la surveillance des brebis.

La Bible est claire quant à la façon dont doit fonctionner une église locale. Une assemblée locale ne doit pas être dirigée par un dirigeant unique, mais par une équipe d'anciens ou les ministères définis par Ephésiens 4 : 11. Les cinq ministères sont établis pour le Corps du Christ. L'exercice de l'autorité dans l'église requiert une vigilance particulière qu'un homme seul parvient difficilement à maintenir. D'où l'avantage, et même la nécessité, de partager à plusieurs cette responsabilité de direction. Il faut toutefois rester conscient que la collégialité n'est pas une garantie en elle-même : un groupe d'anciens peut devenir une oligarchie dirigiste, coupée de la communauté, incapable de l'écouter et de pratiquer la soumission mutuelle à l'égard des frères et sœurs (Ephésiens 5 : 21). Pierre avertissait les anciens sur le risque de la domination qu'ils pouvaient avoir sur les brebis du Seigneur (1 Pierre 5 : 1 - 3). Si plusieurs anciens se partagent le ministère pastoral, chacun servant le Seigneur et les membres de l'Eglise selon le don reçu, la tentation de l'autoritarisme et de l'arbitrage est fortement réduite.

Paul demande à Tite (Tite 1 : 4 - 5) d'établir des anciens dans chaque ville afin de paître le troupeau. Dans Actes 20 : 17 – 28, Paul parle aux anciens de l'Eglise d'Ephèse et leur demande de prendre garde au troupeau « sur lequel le Saint-Esprit les a établis évêques pour paître l'église de Dieu, qu'il s'est acquise par son propre sang » . Et dans 1 Pierre 5 : 1 – 4, Pierre, de même que Paul, demande aux anciens de paître le troupeau qui est sous leur garde.

L'usage moderne voit en l'évêque un prélat qui est préposé à un diocèse ou un groupe d'églises d'une région. Mais ce n'est jamais le sens du mot dans le Nouveau Testament. Selon le modèle biblique, il y a plusieurs évêques dans une église plutôt qu'un seul évêque préposé à plusieurs églises. Il ne faut pas confondre l'ancien avec l'ecclésiastique d'aujourd'hui qui a la responsabilité principale de prédicateur et de docteur, et qui administre les « sacrements » dans une église ou un système religieux. On est généralement d'accord que l'Eglise primitive ne connaissait pas de responsable agissant ainsi. Les premières assemblées chrétiennes étaient composées de saints, d'évêques et de diacres (Philippiens 1 : 1). Il semble que les anciens d'une église locale peuvent avoir chacun des dons ministériels.

Nous voyons que Pierre et Jean, qui étaient apôtres, se considéraient aussi comme des anciens. « Je prie les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée » 1 Pierre 5 : 1 « L'ancien, à la dame élue et à ses enfants, que j'aime dans la vérité, et non pas moi seul, mais encore tous ceux qui ont connu la vérité » et 2 Jean 1 : 1, et « L'ancien, à Gaïus, le bien aimé, que j'aime en vérité » - 3 Jean 1 : 1 .

La direction d'une église locale peut inclure plusieurs personnes possédant des dons ministériels comme Pierre et Jean, ou encore Paul et Barnabas dans l'église d'Antioche (Actes 13). Ces personnes peuvent servir comme anciens dans une église locale, alors même que leurs ministères continuent à opérer plus largement pour le bénéfice de tout le Corps de Christ. Nous pouvons résumer cette idée en disant que la fonction des anciens est de gouverner une église locale, notamment en encourageant les saints dans la foi. Des dons ministériels sont accordés par le Seigneur pour servir son Eglise dans plusieurs localités.

Un pasteur, dans le sens du Nouveau Testament, constitue l'un des dons particuliers donnés pour servir l'Eglise Corps du Christ, afin d'édifier les saints en vue de l'œuvre du ministère (Ephésiens 4 : 11 - 12). De plusieurs manières, le travail des pasteurs et des anciens se recoupe ; les deux fonctions sont destinées à prendre soin du troupeau de Dieu et à le nourrir mais les deux ne sont jamais confondues. On peut concevoir que les pasteurs aient un ministère itinérant, alors que les anciens sont en général associés à une seule assemblée locale.

Il est évident que, dans les églises primitives, les anciens furent nommés par les apôtres en accord avec les membres (Actes 14 : 23 ; Tite 1 : 5). Cela ne veut cependant pas dire que les apôtres et leurs délégués aient eu le pouvoir de faire d'un homme un ancien.

Les conducteurs de l'Eglise apostolique travaillaient en équipe. La Bible dit qu' « il y avait dans l'église d'Antioche des prophètes et des docteurs ». (Actes 13 : 1 version Louis Segond).

La façon dont la plupart des églises sont dirigées n'a rien à voir avec la vision de Jésus-Christ pour l'Eglise. Maintenant, nous voyons des hommes qui gèrent les églises comme des entreprises familiales. Certains conducteurs placent leur épouse ou leurs enfants à la direction. Ainsi, lorsqu'ils s'absentent, ils gardent le contrôle de l'église qui devient une entreprise personnelle. Par cette attitude, ils chassent ou font taire les personnes que Dieu a appelées. Alors les enfants de Dieu meurent avec leurs dons et leurs ministères. Certains parmi eux croient avoir le monopole de l'onction et des dons.

Selon ce système, l'assemblée fonctionne dans la tradition catholique romaine inspirée des rites juifs et gréco-romains : le prêtre contrôle, monopolise et dirige tout, et il devient Dieu aux yeux des fidèles, et à ses propres yeux ; alors que le sacerdoce, sous la nouvelle alliance, n'est pas réservé à une catégorie de personnes comme ce fut le cas dans l'ancienne alliance. « Mais vous, vous êtes la race élue, la sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, pour annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pierre 2 : 9).

L'Eglise a besoin de revenir à la source qui est la Parole de Dieu, et les conducteurs doivent accepter que les autres serviteurs, véritablement suscités par Dieu et investis d'un réel ministère, travaillent voire même les dépassent dans certains domaines. Une des raisons pour laquelle les saints se réunissent, est l'exercice de leur ministère auprès du Seigneur dans l'adoration, comme le font les vingt-quatre anciens et les quatre êtres vivants dont parle Apocalypse 4. Ce n'est pas pour assister à un spectacle où l'homme est mis en valeur que les chrétiens se réunissent. Nous aurons des comptes à rendre à Dieu de la façon dont nous aurons dirigé le peuple pour lequel Jésus a versé son sang.

Au début de l' E glise, les presbytes ou évêques apparaissaient toujours ensemble sans qu'aucun d'eux n'exerce sur les autres la prépondérance. Ils délibéraient collégialement. Cependant, il y eut, dés le Ier siècle, des hommes qui ont voulu dominer le troupeau (1 Pierre 5:3). L'apôtre Jean signale l'ambition de Diotrèphe qui «aime à être le premier», c'est-à-dire veut tout régenter.

Le premier changement qui se fera graduellement sera l'évolution du presbytérat collectif vers l'épiscopat monarchique.

Peu à peu, on voit émerger partout un homme qui prend la tête du groupe des anciens et qui, seul, porte désormais le titre d'évêque. Ignace d'Antioche un des pères de l'église romaine qui écrivit ses lettres au début du IIe siècle, dans la province d'Asie, exalte la personne et la fonction de l'évêque. Pour Ignace, l'évêque est le représentant de Dieu, image vivante du Dieu invisible.

Dans sa lettre aux Smyrniotes, Ignace écrit ceci : «Suivez tous l'évêque, comme Christ suit son père, et le presbyterium comme les apôtres, quant aux diacres, respectez-les comme la loi de Dieu. Que personne ne fasse en dehors de l'évêque rien de ce qui regarde l'Eglise. Que cette eucharistie seule soit regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l'évêque ou de celui qu'il en a la charge. La où parait l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'église catholique.

Il n'est pas permis en dehors de l'évêque ni de baptiser ni de faire l'agape, mais tout ce qu'il approuve, cela est agréable aussi à Dieu.» Jésus-Christ a dit : «là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d'eux» - Matthieu 18:20. Mais Ignace dira : «là où est l‘évêque, là est l'église». (Ministères dans l'Eglise, A. Kuen). Voilà l'origine de la suprématie du pasteur en tant qu'intermédiaire entre Dieu et le peuple, chef et tête de l'église locale. Le seul à qui Dieu parle et qui a plus d'onction que les membres, ayant le droit de baptiser, de bénir les mariages, de distribuer la sainte cène avec le « petit bout de pain… » etc.

7. Les diacres

Les diacres sont particulièrement appelés à s'occuper du soin des pauvres (Actes 6:1-6) ce qui ne les empêche pas d'être, à l'occasion, comme Etienne et Philippe, de fidèles et puissants prédicateurs de l'Evangile (Actes 6:8-10 et Actes 8:5-13).

Diacre, en grec " diakonos " veut dire un « serviteur », quelqu'un qui sert une autre personne dans une tâche ou un travail, une personne qui supporte, qui exerce un ministère. Tous les chrétiens fonctionnent comme des diacres, bien que tous n'occupent pas une telle fonction. Le travail d'un diacre est de servir aux besoins pratiques des membres des églises locales. Les diacres peuvent servir de plusieurs manières les intérêts d'une église locale, par exemple en s'occupant des aspects matériels. Les qualités personnelles d'un diacre nous sont données dans 1 Timothée 3 : 8 – 13 ; elles incluent tous les aspects de l'intégrité personnelle, de la spiritualité et d'une vie familiale équilibrée.

8. Le cléricalisme.

Dans la lettre de Clément de Rome écrite dans les années 90 à l'église de Corinthe, nous trouvons les premiers indices d'une séparation entre clergé et laïcs. Il est le premier auteur chrétien à utilisé le terme « laïcs ». Clément de Rome était pour la suprématie de l'évêque de Rome

Dieu a établi les divers ministères pour nous donner des conseils et nous diriger, mais aucun d'eux ne peut se prévaloir de nous donner accès à Dieu (1 Pierre 2 : 5 -9).

Le cléricalisme se définit comme la nette distinction entre clercs et laïcs, les uns ayant une autorité spirituelle supérieure aux autres.

Prenons pour exemple les églises issues de la Réforme, le pasteur fait partie du clergé : il figure avec les ecclésiastiques catholiques et les rabbins dans les réceptions officielles par exemple. Il a fait des études de théologie. A l'occasion d'une cérémonie spéciale et parfois grandiose, il a reçu l'ordination ou la consécration et ainsi, il dispose de privilèges et de pouvoirs particuliers. Il devient alors un « professionnel » percevant en retour un salaire chaque mois.

Dans le Nouveau Testament, la distinction entre le clergé et les laïcs n'existe pas.

La Bible ne permet pas de prétendre que les seuls ministres de Christ soient ceux qui ont le titre d'évêques, de pasteurs, de prophètes et d'apôtres. C'est à cause de cette hiérarchie, instaurée par les hommes, et des avantages qui s'y rattachent que beaucoup de chrétiens sont prêts à toutes sortes de compromis pour accéder à des positions qui leur confèrent des honneurs.

Chaque croyant est ministre de Dieu. Tous les croyants ne sont pas appelés à exercer une même fonction. Certains sont sacrificateurs dans l'un des cinq ministères d'Ephésiens 4 : 11, d'autres dans les différents dons ou services (Romains 12 : 3 - 8, 1 Corinthiens 12 : 1 - 30). N'oublions pas que le mot « ministère » en grec « diakonia » signifie « servir les autres dans les choses élémentaires ». En effet, il ne faut pas copier le monde et sa convoitise : trop d'assemblées privilégient les postes d'honneur et donnent à leurs dirigeants la position de star.

Après la Pentecôte, l'Eglise s'organisa sous la direction des apôtres. Pour l'édification, l'instruction et le bon ordre, il était nécessaire qu'il y ait dans son sein des charges diverses, des ministères ou des services. Les hommes appelés à remplir ces ministères furent élus par l'assemblée des fidèles et confirmés par les apôtres (Actes 6 : 5 et 6 : 6). Mais il est important de le constater ici : ceux qui, par la confiance de leurs frères, sont appelés à ces différentes charges, ne forment nullement un corps à part. Il n'y a ni clergé, ni hiérarchie. Tous les fidèles sans exception sont prêtres (1 Pierre 2 : 9). Jésus-Christ a fait de nous des rois et des sacrificateurs (Apocalypse 1 : 6 et 5 :10).

Tous peuvent donc s'approcher de Dieu sans intermédiaire (Ephésiens 2 : 18). Cette prêtrise universelle ne laisse naturellement subsister dans l'Eglise aucune caste privilégiée, tous les chrétiens ayant devant Dieu les mêmes droits. Mais cela ne touche en rien les charges particulières confiées à certaines personnes choisies dans ce but pour diriger leurs frères, par exemple les anciens et les diacres. Chaque chrétien est, d'après la Bible, ministre de Dieu, ayant reçu le ministère de la réconciliation (2 Corinthiens 5 : 18 - 20). En tant que ministre de Dieu, le chrétien doit mettre au service des autres les dons ou les talents qu'il a reçus (1 Corinthiens 14 : 26 - 27, 1 Pierre 4 :10 - 11), il est donc participant de la nature divine et non spectateur ou consommateur.

Dans le Nouveau Testament, cinq ministères d'équipement, donnés par Dieu pour l'édification et l'équipement du Corps et pour conduire le peuple de Dieu, sont répertoriés.

Le mot « laïc » a différents sens. Si l'on se réfère à son étymologie, on peut dire que c'est un membre du « laos », c'est-à-dire quelqu'un « du peuple ». C'est quelqu'un qui n'est pas qualifié pour parler, ou tout simplement un ignorant qui n'a pas étudié. Le « clerc » est celui qui, se plaçant au service de l'église, reçoit la compétence pour exercer un ministère.

La persistance du concept d'une prêtrise séparée a été essentielle au maintien d'une structure hiérarchisée dans beaucoup d'églises. En effet, le mot « hiérarchisé » est dérivé du mot grec utilisé pour « prêtre » : « hierus ». Si ce concept d'une prêtrise séparée était aboli, cela affecterait sérieusement les structures hiérarchiques de plusieurs églises qui sont basées uniquement sur une autorité terrestre. Certaines églises déclarent qu'elles croient au sacerdoce de tous les croyants, distinct toutefois du sacerdoce de la prêtrise. Parce que ces deux concepts sont antinomiques, ce genre de déclaration ne peut exister qu'en théorie, mais il est contraire à leur pratique. Beaucoup de pasteurs font une distinction entre ministres de la Parole et simples frères et sœurs. Ces distinctions constituent une description non biblique de la position dans l'Eglise et traduisent une attitude de supériorité de la part des pasteurs. Contrairement à cela, le Nouveau Testament enseigne que tous les chrétiens y compris les apôtres ou les pasteurs, sont frères et sœurs en Christ.






Une autre raison majeure de la division non biblique entre « clergé » et « laïcs » est le statut professionnel que les églises donnent au clergé. Le processus d'élever le clergé à un statut de serviteurs professionnels donne ceci :

clergé = prêtrise,

prêtrise = profession,

profession = professionnel.

Les Nicolaïtes se considèrent comme supérieurs aux autres. Ils croient avoir le monopole de la Parole, de l'onction et des dons spirituels, alors que la Bible enseigne que tous les chrétiens sont ministres et égaux devant Dieu.

« Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués sur les places publiques, qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les festins » - Luc 20 : 46.






L'ORDINATION: UNE INVENTION HUMAINE QUI GLORIFIE LA CHAIR

Etant donné que le cléricalisme ne devrait pas exister dans les églises fonctionnant conformément à la Parole de Dieu, il n'y a pas lieu d'organiser des cérémonies d'ordination ou de consécration. Parfois, ces cérémonies sont tellement étranges (huile d'onction, tenue spéciale telle que la toge, imposition des mains) qu'elles s'apparentent à des rituels de confréries sataniques. Il faut distinguer ces rituels des prières de reconnaissance publique dont doivent bénéficier certains chrétiens pour que leurs fonctions soient connues et respectées de tous. Saul et Barnabas ont été mis à part par le Saint Esprit et toute l'assemblée a prié pour eux avant leur départ en mission (Actes 13).

Ils n'ont jamais été « ordonnés » par un homme, mais soutenus par l'assemblée toute entière pour entreprendre leur mission apostolique. La Bible précise que l'Esprit s'est exprimé tandis qu'ils priaient et jeûnaient, ils ne réclamaient pas une cérémonie spécifique d'un membre du clergé à laquelle ils auraient reconnu une autorité spirituelle supérieure à la leur. Bien au contraire, ce sont les autres fidèles qui eux, n'étaient pas équipés pour exercer en qualité d'apôtre, ont prié pour eux et leur ont imposé les mains !

Cette imposition est un signe de bénédiction et non pas une désignation pour occuper un poste, car l'appel vient de Dieu. Aucune cérémonie ne peut remplacer l'onction que l'Eternel donne à ses serviteurs. Les cérémonies d'ordination et de consécration conférant aux prêtres la supériorité sur les croyants, comme une marque de distinction, proviennent du monde gréco-romain. Là encore, l'Eglise chrétienne applique des règles par tradition, sans s'inquiéter du fait qu'elles manifestent l'influence du monde, ni vérifier si elles ont leur source dans le Nouveau Testament. En pratique, les chrétiens en général ne font pas confiance à leurs frères et sœurs et ne demandent ni leurs prières ni leur soutien s'ils ne sont pas reconnus comme diacre, ancien ou pasteur ou quelque autre titre. L'ordination ne confère aucunement une puissance ou une autorité spéciale à celui qui est ainsi mis à part par le Seigneur.

Au IVe siècle, lorsque les païens convertis par voie de décret impérial afflueront dans l'Eglise, ils dépendront entièrement de leurs conducteurs spirituels qui auront le monopole de tout le domaine spirituel. Au concile de Nicée, il a été décidé que l'église n'est pas constituée de tous les membres mais seulement du clergé.

Au IVe siècle, l'expression «vicaire du Christ» est devenu générale ; l'évêque est appelé «un Christ terrestre», le «médiateur entre Dieu et les hommes». A partir du moment ou il était ordonné, il ne pouvait plus être frappé d'excommunication, quelle que fut la gravité de ses fautes, ni être soumis à une pénitence publique.

Il était le seul à choisir les diacres qui allaient travailler avec lui. Un costume ecclésiastique spécial et la tonsure le distingueront extérieurement des laïcs. Le concile de Nicée précisera que, pour remplir un office ecclésiastique quelconque, il faut avoir reçu l'ordination. Aujourd'hui, beaucoup de personnes se font ordonnées avec des cérémonies pompeuses. Cette pratique tire origine du monde gréco-romain et non de la Bible. C'est l'obéissance à l'appel divin qui donne la puissance et non l'ordination.

Beaucoup d'églises sont impuissantes à cause de cette doctrine qui fait que tout est centralisé sur un homme, le professionnel, qui a fait des études théologiques, a reçu la sainte ordination et qui seul a le droit de prêcher, de baptiser, de marier, d'enterrer les morts, de prier pour les malades, de faire la délivrance, etc.

A cause de cette doctrine, les chrétiens ont remis à leurs pasteurs leurs dons spirituels ou les talents que Dieu leur a donnés. Beaucoup de chrétiens ne savent même pas à quel ministère Dieu les a appelés. Certains parcourent des kilomètres pour assister à un spectacle à la gloire de leur pasteur.

La préparation au baptême

Une notion très spéciale apparaît dans la liturgie chrétienne : Le Catéchumène . Le catéchumène se définit comme «une personne qui reçoit l'enseignement religieux en attendant le baptême» (Dictionnaire LAROUSSE). Ni le mot ni le principe n'apparaissent pourtant dans la Bible !

Dans la Bible, toutes les personnes qui avaient cru ont été baptisées, le jour même où elles ont donné leur vie au Seigneur.

Le baptême était le signe visible de la conversion.

La Bible n'indique pas de préparation particulière mais une disposition du coeur suffit. Matthieu 3:7.L'administration d'un sacrement par un membre du clergé ne peut pas remplacer la foi et la véritable conversion, œuvre du Saint-Esprit qui convainc de pêché, de justice et de jugement.

Notre compréhension de la Parole de Dieu est également une œuvre du Saint Esprit et non pas le résultat d'un travail intellectuel.

Dans la Bible, les nouveaux convertis recevaient le baptême le jour de leur conversion. Par exemple :

1) Le baptême de Jean (Matthieu 3:1-6).

2) Le baptême de trois mille personnes (Actes 2:41).

3) Le baptême des Samaritains (Actes 8:12-13).

4) Le baptême de Paul (Actes 9:17-18).

5) Le baptême de Corneille et sa famille (Actes 10:47- 48).

6) Le baptême du geôlier et sa famille (Actes 16:29-33).

7) Le baptême de l'eunuque éthiopien (Actes 8:36-38).

8) Le baptême des douze disciples de Jean (Actes 19:1-5).

Tous ces passages montrent clairement que le baptême, était administré le même jour où les gens donnaient leur vie à Christ ensuite on leur apportait un enseignement. Ils croyaient en Jésus puis ils étaient baptisés. La foi précède le baptême. « Qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé ? » avait demandé à Philippe l'eunuque éthiopien dans le livre des Actes (8:36-38). La réponse de Philippe était simple : il fallait croire en Jésus-Christ !

Le concile de Nicée (du 20 mai au 25 juillet 325) avait défendu d'admettre au baptême les nouveaux convertis qui n'avaient pas encore reçu les enseignements. Il fallait du temps pour préparer les catéchumènes au baptême. La plupart d'églises ne baptisent leurs fidèles qu'après une série d'enseignements donnés par le pasteur ou une personne chargée de préparer les nouveaux convertis au baptême. Ces enseignements peuvent durer plusieurs mois. Alors que le baptême selon la Bible se faisait le jour de la conversion pour confirmer publiquement la foi en Christ.

Le baptême est un acte de foi, effectivement, et il faut l'accomplir le plus simplement possible.

II - RESTAURATION DU SACERDOCE UNIVERSEL DE TOUS LES CROYANTS

« Mais vous, vous êtes la race élue, la sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, pour annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » - 1 Pierre 2 : 9.

Le sens original des concepts « ministre » et « ministère » a changé au fil du temps. Le mot « ministre de Dieu » désigne désormais une personne consacrée à une certaine fonction. Dans nos assemblées, il est souvent à déplorer que le ministère soit devenu une position privilégiée. Parfois même, en violation avec toutes les règles de la chrétienté, le « ministre » travaille comme un patron ou un seigneur devant lequel les autres doivent se courber.



Le terme « ministère » dans la version grecque du Nouveau Testament est « diakonia », qui veut dire « être un serviteur dans les choses ordinaires ». Et le mot « ministre » en grec est « diakonos » qui signifie « domestique », « serviteur » ou encore « esclave ». L’étymologie latine de « ministère » est également « serviteur ». Donc dans ce vocable apparaît autant l’idée de l’esclave racheté grâce à l’œuvre de la croix, que la notion d’un service rendu volontiers à l’église, sans critique, mais avec l’humilité dont le Christ lui-même a fait preuve.

Tous les chrétiens ont un ministère. Chaque croyant est un sacrificateur, selon la Bible. (1 Pierre 2 : 9) : « Mais vous, vous êtes la race élue, la sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, pour annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ».

Nous sommes un peuple choisi et appelé, des sacrificateurs ou des prêtres royaux dans l’Eglise (Apocalypse 1 : 6). Chaque membre de l’Eglise reçoit un sacerdoce royal et possède un ministère de prêtre. Ce ministère varié et merveilleux s’exerce vis-à-vis du Seigneur, envers tous les chrétiens et également envers les païens.

A. Le sacerdoce du chrétien envers le Seigneur

Tout ministère chrétien doit commencer par le ministère envers le Seigneur dans l’adoration, la louange, les actions de grâce et l’intercession. Les chrétiens doivent être premièrement des adorateurs, ensuite des ouvriers. Beaucoup de chrétiens croient que le plus grand désir de Dieu est d’avoir des ouvriers. Jésus déclara clairement que le Père recherchait des « adorateurs » (Jean 4 : 23). Notre appel le plus grand et le plus important est d’adorer Dieu avant toute autre chose. Dans Luc 10 : 38 – 42, la Bible relate l’histoire de Marie et de Marthe, sa sœur. Marthe était toujours en service, en train de travailler et de s’inquiéter. Marie était aux pieds de Jésus en train d’adorer et d’écouter. Jésus dit que l’action de Marie était la plus importante car les chrétiens ne sont pas sauvés premièrement pour servir, mais pour adorer. La priorité des personnes qui ont servi Dieu dans la Bible n’était ni le service, ni la prophétie ou l’enseignement, mais l’adoration.

B. Le sacerdoce des chrétiens, les uns envers les autres: l'édification mutuelle (1 Pierre 2:5)

La communion fraternelle, en grec « koinonia », signifie « partager la vie ensemble et avoir un intérêt commun ». Nous avons été créés pour communier avec Dieu, et les uns avec les autres.

L’exercice du ministère envers les chrétiens consiste à se servir mutuellement. Nous devons nous aimer, nous entraider et prendre soin les uns des autres. « Ceux donc qui reçurent de bon cœur sa parole, furent baptisés ; et ce jour-là environ trois mille âmes furent ajoutées aux disciples. Or, ils persévéraient dans la doctrine des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. Et tout le monde avait de la crainte, et il se faisait beaucoup de miracles et de prodiges par les apôtres. Or, tous ceux qui croyaient étaient dans un même lieu, et avaient toutes choses communes ; Ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon le besoin que chacun en avait. Et ils étaient tous les jours assidus au temple d’un commun accord ; et rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur ; louant Dieu, et étant agréables à tout le peuple ; et le Seigneur ajoutait tous les jours à l’Eglise des gens qui étaient sauvés » (Actes 2 : 41 – 47).

La Bible n’enseigne pas que le suivi des âmes soit une fonction assurée exclusivement par un « professionnel », pasteur ou curé. Tous les chrétiens sont responsables les uns des autres aux yeux du Seigneur. Par conséquent le soutien et l’aide mutuelle doivent s’exercer simplement, sans qu’il soit nécessaire de détenir un titre spécial pour cela, car ils font partie de l’attribut du chrétien.

I Corinthiens 12 : 25 : « afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient soin les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui, si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui ». Le mot « soin » en grec « merimnao » signifie « prendre à cœur, s’inquiéter, s’occuper de, ou encore soigner ». Nous devons, dans l’amour de Dieu, prendre soin les uns des autres car nous sommes dans un corps.

La course aux titres n’existerait pas si chacun comprenait qu’il a en lui un ministère de valeur, lui permettant de secourir son frère et sa sœur. Il n’éprouverait plus de frustration, qui conduit à la convoitise et à l’amertume, en attendant d’être reconnu dans une fonction spécifique. Tant qu’il y aura un fonctionnement pyramidal dans les églises, les postes feront l’objet de jalousie. En supprimant la cause de ces luttes intestines, nous reviendrons au fonctionnement de l’Eglise conforme aux instructions de Jésus-Christ.

Par ailleurs, la religion nous enseigne que l’instruction est réservée aux dirigeants des assemblées. Pourtant la Bible nous dit que les chrétiens doivent s’enseigner mutuellement. A quoi cela sert-il de recevoir une formation biblique, de prendre du temps dans la méditation chez soi, si on ne transmet pas cette connaissance ? Malheureusement, le système de référence des responsables et des fidèles de beaucoup d’églises ne permet pas aux chrétiens de pouvoir s’exhorter entre eux ; les pasteurs ont autant besoin que les autres d’être exhortés et soutenus. La Bible nous dit dans 1 Corinthiens 14 : 31 : « car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés ».

Le mot « instruit » en grec « menthano » signifie « recevoir l’enseignement », « être enseigné », « accroître sa connaissance ».

Le mot « exhorté » en grec « parakaleo » signifie « encourager », « enseigner », « instruire ». Les chrétiens sont appelés à s’enseigner les uns les autres, à s’édifier mutuellement comme Pierre le dit dans 1 Pierre 2 : 5 : « et vous-mêmes comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ ».

Le verbe « édifier » en grec « oikodomeo » signifie littéralement « bâtir depuis les fondations » ou encore « encourager la croissance dans la sagesse chrétienne, dans l’affection, la grâce, la sainteté et la bénédiction ».

Les chrétiens sont appelés à se perfectionner (2 Corinthiens 13 :11). Le verbe « se perfectionner » se dit « katartizo » en grec qui signifie également « corriger, redresser, compléter, réparer, encourager dans la croissance ». Pourtant, dans la situation actuelle, nous assistons à une édification unilatérale c’est-à-dire le pasteur seul qui exhorte les membres du haut de sa chaire. Quelques ministères sont valorisés ; c’est absurde puisque la Parole affirme que tous les chrétiens doivent être perfectionnés, dans le but de travailler à leur tour au sein de l’église.

Chaque chrétien a la vocation d’exercer le ministère que Dieu lui a donné.

Le chrétien doit accepter de se perfectionner pour mettre au service des autres les dons qu’il a reçu, en vue du perfectionnement de ses frères et sœurs (Romains 12 :3-8 ; I Corinthiens 12 :1-7 ; 1Pierre 4 :10). A cause du système pyramidal et hiérarchique, certains chrétiens agissent comme des consommateurs, ils viennent au spectacle, mais ils n’offrent pas leur adoration ou leurs services pour la communauté. Ils sont comme des bouteilles vides que le pasteur a l’obligation de remplir. Ils attendent seulement la bénédiction, sans réaliser qu’ils ont déjà reçu la grâce d’exercer leur ministère universel de chrétien. Effectivement, si le pasteur enseigne les mêmes brebis depuis des années du haut de la chaire sans leur laisser aucune possibilité de transmettre ce qu’elles ont reçu, bien que serviteur de Dieu, il étouffe les fidèles et les empêche d’être efficaces. Il favorise l’assistanat de ces personnes. Nos bâtiments peuvent ainsi se remplir de morts spirituels incapables de communiquer la Parole aux autres parce qu’ils s’attendent toujours à recevoir plutôt qu’à donner. Nous devons aussi dans nos églises donner la possibilité aux chrétiens de s’exprimer, de communiquer une pensée (1 Corinthiens 14 : 26 ; Colossiens 3 :16 ; Ephésiens 5 :19) en vue de l’édification commune. A quoi bon enseigner si les chrétiens ne peuvent pas édifier les autres à leur tour ? « Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres » - 2 Timothée 2 : 2.

C. Le sacerdoce des chrétiens envers le monde

« Vous, par contre, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté, afin d’annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » - 1 Pierre 2 : 9.

La Bible dit que tous les chrétiens ont reçu de la part de Dieu le ministère de la réconciliation (2 Corinthiens 5 :18). La réconciliation est un mot merveilleux. Il signifie établir de nouveau la paix entre ceux qui ne jouissent pas d’une communion avec le Seigneur. Quand l’homme a péché, il s’est opposé à Dieu et il s’est placé sous le contrôle de Satan, son ennemi. L’acte de désobéir à Dieu est un péché. Le péché nous sépare de Dieu. Par sa grâce, Dieu désire nous pardonner nos péchés et nous adopter dans sa famille. Il désire que nous soyons réconciliés avec Lui. C’est pourquoi Il a envoyé son Fils dans le monde pour qu’Il meure à cause de nos péchés. Dieu désire être notre Père (2 Corinthiens 5 : 18 - 20). Tout chrétien peut annoncer la Parole pour le salut des âmes. Le livre des Actes des apôtres relate l’histoire de certains hommes qui avaient la mission d’atteindre le monde entier pour Christ. Dans les premiers chapitres du livre, nous trouvons ces gens en train d’être choisis, appelés et préparés à leurs responsabilités. Le Seigneur les a préparés au sein de leurs églises locales afin de répondre à l’appel pour les nations : Etienne, Paul etc.

« Or, en ce jour-là, il y eut une grande persécution contre l’église de Jérusalem ; et tous, exceptés les apôtres, furent dispersés dans les contrées de la Judée et de la Samarie. Et des hommes pieux ensevelirent Etienne, et firent de grandes lamentations sur lui. Et Saul ravageait l’Eglise entrant dans les maisons ; et traînant de force les hommes et les femmes, ils les jetaient en prison. Ceux donc qui avaient été dispersés, allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la Parole » - Actes 8 : 1 – 4.

L’église de Jérusalem a été dispersée par cette persécution. Il est évident que chaque membre était maintenant abandonné à lui-même. Ces chrétiens ne pouvaient plus compter sur les apôtres pour la direction ou pour recevoir de l’aide. Mais ils avaient été bien formés pour faire face à cette situation. Actes 11 : 19 - 23, nous le confirme : « Ceux qui avaient été dispersés par la persécution arrivée à l’occasion d’Etienne, passèrent jusqu’en Phénicie, en Chypre et à Antioche, n’annonçant la parole à personne, qu’aux juifs seulement. Mais quelques-uns d’entre eux, qui étaient de Chypre et de Cyrène, étant entrés dans Antioche, parlèrent aux Grecs, leur annonçant l’évangile du Seigneur Jésus. Et la main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre crurent et se convertirent au Seigneur. Or, le bruit en vint aux oreilles de l’église de Jérusalem ; et ils envoyèrent Barnabas pour passer jusqu’à Antioche. Lorsqu’il fut arrivé, et qu’il eut vu la grâce de Dieu, il s’en réjouit, et les exhorta tous à demeurer attachés au Seigneur avec un cœur ferme ».

Ces hommes et ces femmes dispersés à cause de la mort d’Etienne ont marqué leur génération. Leur Dieu est aussi le nôtre. Nous pouvons accomplir ce qu’ils ont fait pour Dieu. La mission que le Seigneur a confiée à l’Eglise primitive reste la même mission aujourd’hui. Chaque chrétien doit être formé pour accomplir cette mission.

Les chrétiens doivent se lever pour aller apporter l’Evangile partout dans les nations. Cette mission concerne chaque enfant de Dieu. Arrêtons de tout attendre des performances spirituelles de nos conducteurs, le culte n’est pas un spectacle. Levons-nous pour notre Dieu. Le mot « nation » dans les Ecritures est appliqué à un groupe d’individus qui ont un langage commun, une culture commune ou des liens géographiques communs. C’est un groupe social au sein duquel les personnes trouvent une identité. Pourtant, nous devons clairement comprendre que l’église n’est pas un club associatif. Nous ne devons regarder ni la couleur de la peau, ni le rang social, Dieu veut toucher tout le monde.

Dans la Bible, le mot « ministre » fait référence à tous les croyants. Il ne s’applique pas à une élite mais aux chrétiens actifs, de façon générale. Tous les croyants doivent être considérés comme ministres de Dieu. La vie de chacun doit être la manifestation de ce ministère : la sanctification et l’accomplissement des œuvres préparées d’avance par Dieu, afin d’être constamment un témoignage de Sa grâce. La Bible nous enseigne que Jésus a fait de tous les chrétiens des rois et des sacrificateurs (1 Pierre 2 : 9, Apocalypse 1 : 6 et 5 : 10). Le sacrificateur est incontestablement celui qui exerce le ministère de Dieu, qui est en communion avec Lui, qui Lui obéit et qui Le sert fidèlement.

Source: www.reformechretienne.org