Le mot provoquer veut dire inciter, pousser ou exciter. C'est rarement dans un sens positif que ce mot est employé. La plupart du temps, il désigne l'action d'une personne qui se met en colère à cause d'une offense vraie ou imaginaire. Nous avons tous constaté la rapidité avec laquelle une personne peut s'excuser d'une crise de colère en disant qu'elle avait été provoquée. Donc, la mauvaise action était la faute de quelqu'un d'autre. Nous passons à côté du fait, par cette réaction, que la provocation ne peut pas inciter ou allumer quelque chose qui n'existe pas ou qui n'est pas présent en nous. La provocation ne peut rien ajouter au coeur humain ; elle fait apparaître ce qui existe déjà dans le coeur. Elle ne change pas le caractère, elle le met tout simplement en évidence. Ce qu'un homme fait sous la provocation montre ce qu'il est. La boue doit être au fond d'une mare sinon elle ne peut pas être agitée. L'eau pure ne peut être salie. La provocation ne crée pas de la saleté morale en elle-même, elle ne l'a fait qu'apparaître, c'est tout. Un homme saint ne peut pas être provoqué à une action qui n'est pas sainte. Un homme d'un coeur pur peut être incité à l'action par des stimuli multiples, mais l'action s'accordera toujours avec la pureté du coeur. L'apôtre Paul nous dit que « l'Amour ne s'irrite pas ». Le mot provocation est quelque fois employé selon la traduction. Mais en acceptant que l'amour puisse provoquer, il n'incite jamais aux actes incompatibles avec lui-même. Si l'amour incite à l'action, cette action s'accordera avec sa nature. L'amour ne peut jamais être autre chose que l'amour. Peut-être le fait de faire appel à la provocation par un autre peut consoler un homme de sa mauvaise disposition et de sa colère, mais s'il estime son âme comme précieuse il ne cherchera plus à s'excuser de cette manière. L'honnêteté de cet homme va l'amener à admettre que d'emblée il avait un coeur mal disposé et que la provocation l'a fait apparaître. Il faut ajouter encore une chose. Le nouveau testament nous avertit que d'inciter les autres aux actions mauvaises sera jugé sévèrement. Le diable a incité le Christ à la tentation mais n'est pas arrivé à le faire tomber. Le Christ ne pouvait pas être provoqué aux actions mauvaises parce qu'il n'existait point de mauvais caractère en Lui. Les effets de Satan étaient en vain, et n'avaient aucun impact sur Jésus ; cependant il aura besoin de faire face aux terreurs du jugement de Dieu pour son atteinte à la sainteté de Christ. Quiconque met une pierre d'achoppement sur le chemin d'un chrétien sera jugé même s'il ne réussit pas son coup. Avant que l'eau de la mare puisse paraître sale la boue du fond à besoin d'être agitée, mais la colère de Dieu va toucher celui qui aime agiter les choses mauvaises chez les autres.