En ce qui concerne le jugement de notre Père, je suggère d’être très prudent, car j'ai cru également reconnaître en Moise, cette volonté de s’interposer entre le jugement de Dieu et son peuple pécheur et suis convaincu que l’enfant de Dieu qui a connu véritablement le Père par Jésus-Christ, va demander à Dieu de faire grâce aux pécheurs, même au prix de sa vie...Voilà plusieurs semaines que ce sujet est sur mon cœur et le fait de commencer à le coucher sur papier provoque en moi un feu brûlant. Je bénis le Seigneur car ce feu ne me consume pas mais a, comme pour le buisson ardent de Moïse, pour objectif de nous attirer à la Parole de vérité et de nous affranchir en profondeur des ruses du diable. Le Seigneur veut exprimer sans compromis ce qu’Il voit du haut des cieux dans son Eglise et dans le monde religieux en général, au-delà des vitrines religieuses mises en place par les hommes. Nous sommes bel et bien confrontés souvent à des frères et sœurs qui ont laissé Satan remplir leur cœur, qui mentent au Saint-Esprit en retenant une partie de la vérité pour exprimer mensonges et hypocrisie (Ac.5/3). C’est la vérité qui libère et je veux que ce feu vienne, non pas dévorer et anéantir nos vies, mais brûler tout ce qui nous lie et nous empêche de contempler le cœur de notre Père rempli d’amour pour nous et pour les autres. Cet amour, il voudrait tant pouvoir le déverser dans nos cœurs pour que nous puissions nous aimer les uns les autres, non pas en paroles seulement, mais par le Saint Esprit et en vérité. Dans la vie de tout enfant de Dieu, un élément fondamental doit être non seulement l’amour pour les frères, mais aussi l’amour pour l’humanité toute entière.

Nous savons que notre Dieu est aussi un Dieu de jugement, que ses enfants, adultes dans la foi, sont aussi appelés à exercer la discipline dans l’assemblée. Mais nous n’aborderons pas cet aspect, voulant simplement souligner en gras dans nos vies, l’importance capitale de ne pas se tromper de combat ; même si la fermeté fait partie intégrante de la Parole, c’est l’amour de Dieu et cette faculté extraordinaire d’aimer répandre la miséricorde qui plait au Seigneur. Même le plus juste d’entre nous a tendance à haïr le péché des autres tout en restant aveugle vis-à-vis de son propre péché ! Nous sommes convaincus que l’enfant de Dieu qui a connu véritablement le Père par Jésus-Christ, va demander à Dieu de pardonner, de faire grâce aux pécheurs, même au prix de sa vie. Oui, Dieu cherche des intercesseurs qui, par leur foi en ce Dieu qui veut faire abondamment grâce aux hommes, aimeront leur prochain comme eux-mêmes, jusqu’à s’opposer à ses jugements…

« Ils se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains, afin de faire des préparatifs pour Lui. Mais on ne le reçut pas, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. A cette vue, les disciples Jacques et Jean dirent : Seigneur, veux-tu que nous disions au feu de descendre du ciel et de les consumer ? Il se tourna vers eux et les reprit sévèrement, en disant : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu non pour perdre les âmes des hommes mais pour les sauver.(Lc.9/52) »

Voici des serviteurs de Dieu qui n’acceptent pas de ne pas être accueillis et surtout que l’on ne reçoive pas ce qu’ils ont à dire ; des serviteurs de Dieu qui s’offusquent parce que ce village de Samaritains, à ce moment précis, ne veut pas recevoir le Seigneur Jésus. Ils vont mal gérer le fait que la Parole faite chair soit rejetée et vont prier le Seigneur de faire périr ces personnes par le feu.

C’est malheureusement la réaction de beaucoup d’enfants de Dieu aujourd’hui, serviteurs ou non, qui n’ont pas appris à gérer leurs émotions et surtout les vérités qu’ils reçoivent « d’en haut ». Comme les apôtres dans notre texte, ils s’enflamment rapidement comme des torches vivantes lorsque l’on n’accueille pas les vérités qu’ils ont à dire. En plus, ne l’oublions pas, les disciples venaient proposer le fils de Dieu, c'est-à-dire la vérité, et non pas le fruit de leur imagination. La sanction pour ce village est immédiate et sans appel, la mort.

Le Seigneur connaît le nombre exact de ceux et celles qui tuent les chrétiens avec leur langue dans les assemblées. Il connaît dans le détail les sentiments profonds d’agacement et d’irritation, les mots religieux employés, mais affûtés comme des couteaux tranchants, qui vont s’abattrent sur ceux qui osent ne pas accueillir leur paroles, leur ministère, leur autorité, fussent-ils vraiment de Dieu. Comme si la vérité leur donnait le droit de blesser, de meurtrir, de casser, de briser la vie des autres ; comme si le Seigneur fermait ses yeux sur les souffrances occasionnées par ses serviteurs au nom de la vérité.

Citation de Charles spurgeon

Oublies et pardonnes.

Ne dis point : Je rendrai le mal qu'on m'a fait : mais attends l'Éternel, et il te délivrera. (Proverbes 20:22) Ne te hâte point. Laisse tomber ta colère. Ne dis rien, ni ne fais rien pour te venger. Tu serais sûr d'agir imprudemment en saisissant 1e bâton pour frapper : et certainement, tu serais loin de montrer ainsi l'esprit du Seigneur Jésus. Il y a plus de noblesse de ta part à pardonner et à passer sur l'offense. Laisser s'envenimer en toi le souvenir d'une injure et méditer la revanche, c'est garder en ton sein une plaie ouverte et en faire de nouvelles. Oublie plutôt et pardonne. Mais tu trouveras que tu dois faire quelque chose, sans quoi tu serais en perte. Dans ce cas, suis l'avis qui t'est donné ici : « Attends l'Éternel, et il te délivrera. » Ce conseil ne te coûtera pas un centime, et cependant il a une grande valeur. Reste calme et tranquille. Attends le Seigneur, et dis-lui tes griefs. Déploie devant l'Éternel la lettre de Rabshaké ; cela seul sera un soulagement pour ton coeur tourmenté. N'as-tu pas la promesse : « Il te délivrera ? » Dieu trouvera moyen de le faire. Comment ? Ni toi, ni moi ne pouvons le deviner, mais il le fera, sois-en sûr. Et si le Seigneur te délivre, cela te vaudra mieux que les mesquines querelles dans lesquelles tu pourrais t'engager, risquant de te couvrir de fange en disputant avec le méchant. Cesse donc d'être irrité, et laisse ta cause entre les mains du Dieu de Justice. C’est assurément l’appel de Dieu dans le cœur de Moïse qui l’a poussé à vouloir venir au secours de Son peuple en Egypte. Mais de là à employer la force pour secourir ses frères (Ex.2)… Il a frappé l’Egyptien croyant servir son Dieu ? Et ensuite, lorsqu’il voit les deux Hébreux qui se querellent et se frappent, c’est encore une fois au nom de son Dieu qu’il va les interpeller et leur « prêcher l’amour du prochain »? Il y a là encore une fois, la démonstration de cette terrible contradiction que l’on constate souvent dans nos milieux chrétiens ; témoigner de ce que veut le Seigneur est une très bonne chose, mais le vivre d’abord par la force de Dieu, c’est mieux. Notre service pour Dieu nous permet-il ce gouffre entre nos actes et nos paroles ? Aux yeux de celui qui pèse les mobiles et motivations de nos actions avec justesse, ne sommes-nous pas gangrenés aussi par le réalisme de ce proverbe populaire : « Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais ? ». La fin justifie les moyens diront certains, je veux leur dire de la part de notre même Seigneur : « Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés ». Le feu de Dieu n’est pas à utiliser pour satisfaire nos propres interprétations de la justice de Dieu, sur les autres évidemment, et encore moins pour « assassiner » humainement ou spirituellement notre prochain.

Si nous voulons prêcher l’amour de Dieu en Jésus-Christ, soyons-en d’abord remplis en abondance, afin de témoigner de ce que nous vivons au quotidien. Faire grâce, être miséricordieux, ne peut venir de nous-mêmes, il faut que le Saint-Esprit l’installe en nous et nous apprenne à le vivre avec équilibre, surtout lorsque nous exerçons la discipline.

Si le Saint Esprit nous pousse à nous mettre en route avec Jésus et à nous affairer à des préparatifs pour lui, cela ne nous autorise pas à traiter nos frères et sœurs, ou des inconvertis, avec mépris et rejet. Nous avons tous un jour ou l’autre, laissé tomber une parole de Dieu à terre ; nous avons tous nous-mêmes méprisé l’un ou l’autre de ses commandements ; nous avons tous, au moins une fois, rejeté notre Dieu, lorsqu’Il est venu à nous à travers sa Parole, et qu’elle a été sa réaction ? La réaction de notre Sauveur lorsque les hommes l’ont rejeté : « Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc.23/34) ». Dieu aime faire grâce, et il le fait avec tact et un profond respect pour nos personnalités. Les hommes charnels piétinent les vies ; les hommes de l’Esprit ont immanquablement goûté la « grâce » d’en haut, déjà pour eux-mêmes, et ensuite pour les autres. Ils n’auront de cesse de vouloir être animés de cette immense compassion, et leurs actes seront de plus en plus conformes à leurs paroles.



« Ceux qui étaient avec Jésus, voyant ce qui allait arriver, dirent : Seigneur, frapperons-nous de l’épée ? Et l’un d’eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur et lui emporta l’oreille droite. Mais Jésus prit la parole et dit : Tenez-vous en là ! Puis il toucha l’oreille de cet homme et le guérit (Lc.22) ». Combien « d’oreilles » ont-elles été coupées au nom de la « vérité », pour soi-disant défendre la Parole du Seigneur Jésus, comme si Dieu avait besoin de moyens humains pour défendre sa Parole (Mt.26/53) ? Combien « d’oreilles », c'est-à-dire d’âmes blessées, le Seigneur a-t-il besoin de guérir parce que certains de ses enfants se sentent obligés de dégainer d’une manière inconsidérée la Parole de Dieu, pour frapper les autres à coups de versets bibliques ? Nous avons affaire là à une attitude terrestre qui a pour père le diable, rien à voir avec l’esprit du royaume de Dieu dans le sermon sur la montagne : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde (Mt.5) », « faites-vous grâce réciproquement (Col.3/13) ».

Heureusement qu’il n’y aura jamais de critère spécial à trouver dans une personne pour déployer sur elle une profonde miséricorde, une miséricorde qui ne peut avoir de fin.

Béni soit notre Dieu pour son état d’esprit, il n’est pas un homme pour soigner seulement la « vitrine » et délaisser le cœur, ce qu’il dit Il le vit. Jésus est venu pour sauver les âmes et non pour les perdre, Il est venu avec un état d’esprit imprégné de l’amour divin qui l’a conduit sur la croix à notre place, Il est venu exprimer quelque chose de merveilleux que le monde ne connaît pas, l’AMOUR. L’amour qui est patient, serviable, qui n’est pas envieux, qui ne se vante pas, qui ne s’enfle pas d’orgueil, qui ne fait rien de malhonnête (même contre ceux qui ne sont pas d’accord avec nous), qui ne cherche pas son intérêt, qui ne s’irrite pas, qui ne médite pas le mal, qui ne se réjouit pas de l’injustice mais de la vérité, qui pardonne tout, qui croit tout, qui espère tout, qui supporte tout…(1 Co.13). Non seulement notre Sauveur nous fait abondamment miséricorde mais il aime le faire, il aime la pratiquer, pas seulement quand il est confronté à un besoin, mais tout le temps, à chaque instant pour tous. Il ne fait pas grâce du bout des lèvres parce qu’Il veut être fidèle à sa Parole, non, il y met vraiment tout son cœur. Combien de fois sa grâce abonde malgré nos torts ! Nous pouvons nous tromper sur telle ou telle chose et expérimenter son amour, sa compassion, au risque même que nous interprétions sa grâce comme une confirmation de sa part de nos différentes actions.

Il n’y a rien de plus dommageable pour l’œuvre de Dieu que de constater dans le service de Dieu, dans nos églises et dans nos propres familles des querelles, des rancoeurs, de l’animosité, des divisions. Des personnes qui ne peuvent plus communiquer entre elles pour différentes raisons, qui n’arrivent plus à se faire réciproquement grâce, mais qui vont prendre la sainte cène chaque dimanche pour obtenir grâce de la part de leur Dieu ; nous ferions mieux de laisser notre offrande et d’aller d’abord nous réconcilier. Il est facile de faire grâce aux inconvertis qui nous traitent d’une manière injuste, ils ne savent pas ce qu’ils font ; qu’en est-il des membres de notre église, de notre famille qui nous traitent avec mépris et méchanceté ? Aimons-nous que Dieu soit miséricordieux en paroles et en actes en leur faveur ?

Bien sûr cela nous demandera de mourir à nous-mêmes, d’accepter de disparaître pour laisser Christ régner en nous. Car pour rester dans de bonnes dispositions lorsque nous sommes confrontés à l’incompréhension, à l’injustice, au rejet, au mensonge, il faut du surnaturel dans nos cœurs, il faut autre chose que nos propres forces. Il faut avoir un cœur circoncis pour faire le premier pas de réconciliation dans une querelle, surtout si nous avons raison, mais Jésus ne l’a t-il pas fait lorsqu’il nous a vus dans notre péché ? N’a-t-il pas pris tous les torts sur lui, lui le juste, et nous, nous changerions de logique ? « On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; Et ce que l'Eternel demande de toi, c'est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu (Mi 6/8) ».

Il est vraiment temps d’oublier nos intérêts personnels pour se revêtir des intérêts de Dieu. Beaucoup, en effet, sont prêts à aimer le monde entier mais sont incapables de gérer, dans la grâce de Dieu, des conflits qui les touchent de près. Pourtant, c’est dans la mesure où nous serons miséricordieux que nous obtiendrons miséricorde. « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendrons miséricorde (Jn 5/7) ».

C’est aussi là un obstacle majeur à l’épanouissement spirituel personnel de beaucoup d’enfants de Dieu. Devant une telle dérive dans nos cœurs, ne pensons-nous pas qu’il est salutaire que le Seigneur nous reprenne sévèrement ? Ne pensons-nous pas qu’il devrait nous dévoiler de quel esprit nous sommes animés par moment, pour que nous puissions nous repentir, et accueillir dans nos cœurs une pleine et entière bénédiction ? Bénédiction qui coulera sur nos vies et nous aidera à pratiquer, que l’on ait tort ou raison, et à pratiquer toujours.

« Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce réciproquement (Col.3/13) ». C’est le mot d’ordre du Seigneur, faites-vous grâce, faites-vous grâce, faites-vous grâce comme il nous fait grâce. Aimer, c’est aller vers notre prochain en Jésus-christ.

Il est vraiment étonnant de constater dans les Ecritures le signe des signes d’une vraie spiritualité.

Avoir le don de prophétie ? Non.

Avoir la science de tous les mystères ? Non.

Avoir toute la connaissance ? Non.

Avoir toute la foi jusqu’à transporter des montagnes ? Non.

Distribuer tous ses biens pour la nourriture des pauvres ? Non.

Livrer même son corps pour être brûlé ? Non.

« Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien…/…cela ne me sert de rien (1 Co 13) ».

« Lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Qu’il montre, par sa bonne conduite, ses œuvres empreintes de douceur et de sagesse. Mais si vous avez dans votre cœur une jalousie amère et de la rivalité, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n’est pas celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, démoniaque. Car là où il y a jalousie et rivalité, il y a du désordre et toute espèce de pratiques mauvaises. La sagesse d’en haut est d’abord pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par les artisans de paix (Jc.3/13, 18) ».

Quelque soit la situation difficile que nous rencontrons avec notre prochain, le relationnel sera toujours imprégné de la quantité d’amour et de compassion que le Seigneur aura pu, au préalable, édifier dans nos cœurs. Je ne dis pas que le Seigneur ne peut pas nous donner son amour pour une personne précise dans une situation précise, mais pour expérimenter cette constance dans l’amour divin dans les jours bons et les jours difficiles, nous avons vraiment besoin qu’une œuvre de création soit présente en nous au quotidien. C’est au créateur de susciter cela dans nos vies et non pas à nous-mêmes ; si nous croyons pouvoir aimer notre prochain sans chercher le secours du Saint-Esprit, nous allons vite découvrir nos limites. Le Seigneur ne nous demandera jamais de créer par nous-mêmes du fruit, il sait que cela nous est impossible car sans lui nous ne pouvons rien faire ; mais il nous demande de laisser le Saint-Esprit le créer en nous et simplement après, de le porter par la foi. Inutile pour nous de rechercher un pseudo « don d’amour », qui ferait de nous des enfants de miséricorde comme par magie ; recherchons plutôt celui qui est l’auteur de l’amour véritable. L’amour de Dieu sera manifesté dans nos vies et à travers nos vies dans la mesure où nous en accueillons l’auteur ; dans la mesure où Christ peut s’épanouir largement dans notre être tout entier, nous diminuerons et serons inondés, que dis-je, immergés dans l’amour véritable grâce à l’œuvre de la croix. C’est un baptême dont nous avons besoin, une révélation profonde de ce baptême, une immersion en Jésus-Christ. Christ ne donne pas de l’amour, il se donne lui-même par son Esprit, car Dieu est amour. Nous pouvons même faire dépendre, sans risque, notre amour, de notre connaissance personnelle de Jésus-Christ, non pas une connaissance intellectuelle seulement, mais une connaissance vivante. « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour (1 Jn 4/8) ».

Citation d'oswald chambers






Allez-y carrément. A la fraternité joignez l'amour. II Pierre 1;7

Pour la plupart d'entre nous, l'idée de l'amour est passablement indéterminée. L'amour intégral pour une personne suppose que nous la mettons bien au-dessus de toutes les autres, et c'est cet amour-là que Jésus nous réclame pour Lui-même (Luc 14;26). Quand l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par l'action du Saint-Esprit, il nous est facile de donner à Jésus la première place.

Dans ces conditions, la première chose que Dieu fait est d'expulser de moi tout mon orgueil, toute ma fausse estime de moi-même. Le Saint-Esprit me révèle que Dieu m'aime non pas du tout parce que je suis digne d'amour, mais parce que l'amour est la nature même de Dieu. "Et maintenant, dit l'Esprit de Dieu, aime les autres comme je t'ai aimé. Je vais te faire rencontrer une foule de gens qui n'ont rien de sympathique, et envers lesquels tu dois manifester Mon amour, comme je te l'ai manifesté à toi-même." Pour cela, il n'y a qu'une méthode possible : il faut y aller carrément, sans barguigner. Autrement, vous échouerez.

Le Seigneur "supporte tout". Si je regarde en moi-même, si je me rends compte que Dieu m'a aimé sans réserve, avec tous mes péchés, toutes mes lâchetés, tout mon égoïsme, toutes mes hontes, alors je me sentirai obligé d'aller aux autres pour les aimer de la même manière. L'amour de Dieu pour moi est inépuisable, et c'est là que je dois puiser pour aimer les autres à mon tour. Dès que je suis fâché contre quelqu'un, ma vie spirituelle est entravée. Je me fâche contre mon prochain, et je ne pense plus à tout ce que j'ai fait pour mécontenter Dieu. Il faudrait que mon union avec Jésus me fît participer à tout moment à sa tendresse. L'amour divin, comme l'amour humain, doit être entretenu et cultivé. L'amour doit couler de source, mais pour le maintenir en soi, il faut se discipliner.

J’aime particulièrement témoigner de ce que le Seigneur m’a montré un jour concernant son église. Le Seigneur m’a révélé que son « épouse » était tombée dans l’adultère avec le monde mais qu’en aucun cas il ne lui donnerait une lettre de divorce, alors que selon sa Parole il en a le droit. Il m’a montré qu’il restera fidèle, qu’il gardera son premier amour vis- à- vis de son peuple, qu’il continuera à nous faire grâce, et qu’il m’invitait, à partager son fardeau, sa souffrance, mais en aucun cas je ne devais me permettre de la maudire mais au contraire de la bénir, et de la bénir avec mon cœur. « Quel Sauveur merveilleux je possède…Il nous fait grâce…Il aime nous faire grâce ». Le jugement de notre Dieu est en route et la fin de toute chose est proche, mais aujourd’hui est encore jour de grâce où nous nous devons d’être animés de l’amour divin afin que toutes nos paroles et actions en soient imprégnées. « Il hait la répudiation. » (Malachie 2:16)

« Petits enfants, n’aimons pas en parole ni avec la langue, mais en action et en vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité… (1 Jn3/18) ». « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu (1 Jn 4/7) ».

Nous voulons tellement ressembler à Jésus dans sa façon de faire, mais voulons-nous lui ressembler dans sa façon d’être ? Si le Père a « fait », c’est parce qu’il « était » d’abord ; s’il a envoyé son propre Fils pour le salut de l’humanité, c’est d’abord parce qu’il a tant aimé le monde, voici l’ordre des choses. Or, aujourd’hui, les enfants de Dieu devraient laisser le Saint-Esprit œuvrer dans leur vie avant de se lancer dans « la carrière » de la foi ; nous devons, toute affaire cessante, être disciplinés par le Seigneur et revêtir ses sentiments. « Ainsi donc comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’ardente compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience (Col.3/12) ».



Nous pourrions continuer sur ce sujet des heures et des heures, tant le Saint Esprit a des choses à dire. L’amour n’est pas une option, une partie de Christ que le Père veut nous donner. L’amour n’est pas une chose que nous recevons comme un don spirituel, c’est beaucoup plus. Nous avons vu que c’est un état d’être constant, qui se vit par la foi, et non pas par nos propres forces. En fait, nous l’avons déjà vu, l’amour véritable est une personne, c’est Dieu lui-même vivant en nous par le Saint Esprit ; et si nous avons réalisé un jour que ce n’est plus nous qui vivons mais Christ qui vit en nous, si nous l’avons laissé prendre toute la place en nous et régner sur nos cœurs, si nous sommes délivrés de notre vieille nature et avons découvert la clé qui nous permet de renoncer à nous-mêmes en toutes situations pour le laisser vivre à notre place, nous sommes alors capables de pratiquer le même amour pour tous. Nous sommes alors dans la capacité d’expérimenter un amour véritable pour nos amis bien sûr mais aussi vis- à- vis de nos ennemis, nous rentrons progressivement dans cet état d’esprit qui nous régale tant, concernant le sermon sur la montagne. Oui, nous devenons capables d’aimer comme il nous aime et d’aimer notre prochain comme nous mêmes sans efforts particuliers de notre part. Nous devenons capables d’aimer nos ennemis. Lorsque nous laissons vivre à travers nous le Seigneur Jésus-Christ, Dieu peut alors révéler sa miséricorde avec abondance au monde, et le monde sera interpellé, non pas par nos efforts naturels à faire grâce, mais par une personne qui les aimera puissamment à travers nos cœurs. C’est là, la réalisation du témoignage du Père dans nos vies, édifier son Fils en nous par son Esprit, pour son entière satisfaction. Gloire, gloire, gloire à Dieu. « Dieu est amour (1 Jn 4/8) ».

Nous comprenons alors pourquoi il y a tant d’insistance de la part du Seigneur pour que la croix, et surtout la victoire qu’il a acquise à travers elle, soit prêchée. Cet « amour » humble dépend directement d’une connaissance vivante du Seigneur, et non pas de stratagèmes intellectuels terrestres. Cette connaissance ne peut se développer en nous que dans la mesure où, ce n’est pas la chair et le sang qui nous en parlent, mais notre Père qui est dans les cieux. Le « voile déchiré », le cœur « circoncis », ne sont pas seulement des faits historiques, des paraboles porteuses uniquement d’enseignements, mais des vérités spirituelles à expérimenter concrètement dans nos vies de la même manière que le jour de notre conversion où nous sommes passés de la mort à la vie par la puissance du Père. Tous les serviteurs de Dieu (et nous le sommes tous) doivent être tellement débarrassés de leur « moi » qu’ils aiment humblement sans s’en apercevoir.

« Pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive ; car vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres (1 Th 4/1) ».

Je suis convaincu que notre Père recherche des serviteurs désireux d’apprendre à laisser Christ régner en eux, qui vont apprendre à laisser Christ se manifester en eux et à travers eux, pour aimer comme il a aimé, pour faire grâce comme il fait grâce, pour se laisser revêtir de toute la plénitude de Dieu, et extérioriser ainsi les vérités d’un royaume qui vient certainement avec force et puissance. Ils aimeront, car ils auront appris à le faire, non de la part d’un homme ou par leur propre force humaine, mais directement de leur Dieu.

« Si vous saviez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Vous n’auriez pas condamné des innocents (Mt 12/7) ». Que le Seigneur Jésus-Christ fasse de nous des représentants puissants de son amour, des ministres de son royaume en paroles et en vérité, alors beaucoup, au lieu de rencontrer l’hostilité, découvriront chez nous une âme « sanctifiée » et attentive. « Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce réciproquement (Col.3/13) ». Car : « L’amour est patient, l’amour est serviable, il n’est pas envieux ; L’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne médite pas le mal, mais il se réjouit de la vérité ; Il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout (1 co 13) ».

Frères et sœurs, traitons nous comme Dieu nous traite et ce, en toutes circonstances.