En classe de Cm2 pendant toutes les récréations de l’année scolaire, José et moi jouions aux bonnes actions. Le principe était de tenir sur un cahier tous les faits marquants de la journée, sur la page de gauche on y reportait nos méchancetés, nos bêtises et chaque fois que nos consciences nous accusait de péchés devant Dieu que l’on craignait, sur la page de droite on y notait ce que l’on voyait comme bon : l’aide aux devoirs des élèves, défendre les faibles devant les brutaux sans violence etc... Le but était de plaire à Dieu, avec une échelle de points que l’on s’attribuait on mesurait ainsi en fin de journée si notre journée était vraiment pieuse alors que les autres élèves jouaient aux billes, à la marelle et autres loisirs de notre âge. Pour José et moi ces notes journalières étaient au moins aussi importantes que celles de nos dictées et de nos devoirs, nous nous encouragions mutuellement en se disant que si Dieu était satisfait de nous, nous irions au paradis et nous n’avions que dix ans.

   Mais au fur et à mesure que l’année avançait nous avons perdu de l’enthousiasme : notre échelle de points était-elle juste devant Dieu ?le Seigneur n’en avait-il pas une autre ?N’avions- nous pas eu tendance a minimiser les mauvaises actions au profit des bonnes ?Comment comptabiliser des points si après la provocation d’un élève pour m’énerver je n’ai pas manifesté de colère alors que de l’intérieur je suis dévoré par la vengeance et la rancune ?c’est donc en même temps que nous avons fait ce constat :malgré tous nos efforts et après une satisfaction passagère nous n’avons pas la capacité de faire le bien de nous même,un temps nous avions pu nous mentir mais plus on essayait plus nous étions convaincus que tout était vain,en fin d’année José me dit une phrase qui m’est restée en mémoire jusqu’à ce je fasse une rencontre personnelle avec Jésus-Christ dix ans après :

-« Samir, nous ne pouvons pas plaire à Dieu par nos forces parce que nous sommes mauvais mais un jour Le Seigneur nous donnera la force de faire le bien » Aucune de mes prières, aucune de mes invocations selon l’Islam, aucun de mes jeûnes, aucune de les aumônes et dévotions selon la traditions de mes pères n’ont pu enlever cette phrase de mon esprit jusqu’à ce que je croise des évangéliques qui annonçaient la parole de Dieu, après les avoir bien dénigré et méprisés, mon cœur a été touché par leur témoignage et j’ai commencé à lire les Ecritures et notamment en Romains ou je saisis que la religion -quelle qu’elle soit d’ailleurs- ne peut me sauver et que mes œuvres sont vains puisqu’ils sont emprunts de ma nature pécheresse. Se dresse alors devant moi la vision de la croix du Seigneur Jésus-Christ et je découvre deux réalités : celui qui accepte Jésus comme Seigneur par la foi reçoit par la foi le pardon des péchés d’une part et Jésus crucifie ma nature pécheresse avec lui afin qu’en ressuscitant je puisse moi aussi manifester mieux qu’une bonne vie, une vie sainte qui est agréable au Père, ainsi si j’accepte par la foi, ce que Christ a accompli devient une réalité dans ma vie. Alléluia, je peux alors m’écrier comme Paul : J’ai été crucifié avec Christ ;et si je vis,ce n’est plus moi qui vit,c’est Christ qui vit en moi ;si je vis maintenant dans la chair,je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi(gal2 :20) Aussi à vingt ans je fis la paix avec Dieu par Christ, et depuis plus rien n’est comme avant, fini la culpabilité puisque Christ m’a affranchi. Loué soit mon précieux sauveur qui m’a arraché de la vaine manière de vivre- amen-